Le beau chemin
Comme
dit lors des précédentes newsletters un chapitre du livre « Le beau
chemin » sera publié dans chaque newsletter hebdomadaire de
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Vous trouverez dans "Lire la suite" l’extrait du troisième chapitre.
Dès le lendemain, Stéphanie fit un crochet pour aller voir la mère d’Isabelle. Elle appela depuis le portail :
« Christine, hou ! hou ! Christine !
– J’arrive. Entre ! ».
Stéphanie poussa la grille et pénétra dans le jardin. Christine apparut :
« Un café ?
– Juste une gorgée, merci. Je n’ai pas beaucoup de temps, il est déjà 8 h et je commence dans une heure. Je voulais te demander quel jour ta fille ira voir ses grands-parents ? ».
Christine reposa sa tasse d’un geste lent sans comprendre. Stéphanie enchaîna, ne prêtant aucune attention au regard étonné de sa voisine :
« Joffrey m’inquiète. L’autre jour, je t’en avais vaguement parlé tu te souviens ?
– Oui bien sûr. Mais qu’y a-t-il ?
– Justement, je ne sais pas, mais j’ai comme l’impression qu’il recherche la compagnie des gens plus âgés comme les grands-parents de ses copains. La preuve, il voudrait aller chez tes parents avec Isabelle et évoque cette éventualité constamment. Je n’y peux rien si mes parents ne sont plus là et ceux de Marc à l’étranger ? Je suis sûre qu’autre chose le tracasse… Je dois partir, c’est d’accord alors ?
– Oui, je crois qu’elle ira les voir mercredi prochain. Je t’appellerai mardi soir ».
Stéphanie s’en alla d’un pas rapide rejoindre sa voiture. Elle se rendait bien compte que son fils était défavorisé par rapport à ses petits camarades. Elle aurait bien voulu se consacrer entièrement à lui. Elle savait également qu’elle ne pourrait pas quitter son travail; il restait des traites à payer pour la maison. Quand bien même elle le pourrait, serait-ce la solution ?
Les fêtes de Noël approchaient. Le soir même, Stéphanie fit part de ses angoisses à son mari. Marc souvent absent, ne comprenait pas vraiment ses préoccupations :
« Tu verras ça lui passera avec les fêtes. A ce propos, veux-tu que je m’occupe du vélo que nous pensons lui offrir ? J’en ai aperçu un qui me paraît très bien convenir. Il est très "design" et est équipé des derniers accessoires à la mode.
De ton côté, tu pourrais faire le nécessaire pour acheter les soldats de plomb que Joffrey convoite. Il pourra ainsi compléter sa collection ». Marc, quant à lui, pensait s’offrir un ordinateur à l’occasion de cette fin d’année :
« Eh ! oui, il faut vivre avec son temps », proclamait-il souvent. Se faisant l’avocat de son envie, il dit à sa femme :
« J’ai le sentiment que l’accès à Internet faciliterait mon travail. Pratiquement tout le monde en est équipé. C’est un moyen commode et rapide d’entrer en relation avec les gens. Qu’en penses-tu ?
– Pourquoi pas ? Il faudrait pour cela que tu commences par acheter un ordinateur. C’est assez onéreux, je crois.
– C’est prévu, répondit-il d’un air entendu. Justement au bureau, il y a un dessinateur qui, par l’intermédiaire de son voisin, peut m’en obtenir un à un prix raisonnable. Je lui en parlerai demain ».
Stéphanie n’étant pas opposée à ce projet, acquiesça. Mais toujours préoccupée par son fils, elle sollicita à nouveau Marc et lui demanda son avis.
Celui-ci se servit calmement un verre, embrassa sa femme en lui assurant qu’il n’y avait pas lieu de s’inquieter. Au même moment, Joffrey arriva de l’étude où il restait après l’école. Il se tenait l’épaule.
« Qu’as-tu ? lui demanda son père.
– Rien. Je suis tombé ».
Il enchaîna immédiatement, peu désireux de répondre à d’éventuelles questions :
« Papa, Papa, mercredi prochain, j’irai avec Isabelle et Voltaire chez ses grands-parents.
– Voltaire ? Mais qui est Voltaire ?
– Ben, c’est son chien, un setter irlandais. Il est beau ! L’année dernière, elle l’avait emmené à l’anniversaire d’Anatole. Dis P’pa, j’pourrais en avoir un pour Noël ?
– A ton avis, qui va s’en occuper ? Ta mère et moi travaillons toute la journée et tu sais bien, pour te l’avoir déjà dit, qu’elle n’y tient pas.
– Tous mes copains ont un chat ou un chien à la maison, moi je suis tout seul.
– Mais mon chéri, je suis là, ton père aussi, s’empressa de dire sa mère.
– Papa travaille toute la journée, je ne le vois presque pas ! Pourquoi tu ne veux pas m’acheter un chien Papa ?
– Je viens de te le dire !
– Et pourquoi Maman tu ne veux pas ? ».
Sa mère se retourna alors et lui adressa un sourire :
« Sois raisonnable, essaie de comprendre, je travaille pratiquement tous les jours à part le mardi et le mercredi après-midi, tu le sais bien. Je te trouve bien triste en ce moment ; dis-moi ce qui ne va pas.
– Rien. Je veux un chien !
– L’autre jour tu voulais des grands-parents, aujourd’hui tu veux un chien… ».
Le père risqua :
« On peut peut-être prendre un chien… pas trop grand, il aura un petit compagnon…
– Non. Moi, justement j’veux un grand. Un berger allemand !
– On verra plus tard », conclut Stéphanie, consciente, des contraintes qu’entraînerait pour eux l’adoption d’un animal de compagnie.
Alors que les parents échangeaient un regard, le père voulant changer de sujet, se tourna vers Joffrey et lui dit :
« Je vais t’annoncer une nouvelle qui va te faire plaisir.
– Laquelle ? Laquelle ? Vas-y ! répliqua-t-il, les yeux brillants de curiosité.
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