Le gouvernement a dévoilé vendredi 1er février 2008, à l’occasion de la
visite du Président de la République Nicolas Sarkozy, à
Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), le plan Alzheimer 2008-2012, qui
comprend "10 mesures phares" pour un montant total sur cinq ans de 1,6
milliard d’euros.

 

Nous ne pouvons qu’être étonnés à la lecture de certaines mesures notamment la mesure 4 « Labellisation sur tout le territoire de « portes d’entrée unique » les « Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer » (MAIA) » qui nous semble, peut être, la plus effarante et la plus décourageante pour les professionnels que nous sommes


Dans ce rapport est fait mention du manque de coordination des CLIC. Or, il devait y avoir, selon les circulaires, près de 1.000 CLIC en France sensés coordonner les professionnels de la Gérontologie. Aujourd’hui, nous sommes loin, très loin, de ce chiffre : nous atteignons à peine la moitié et certains ont même disparu suite à la décentralisation de 2005, faute de financement ! Ils n’ont eu aucun soutien de l’Etat pour l’organisation territoriale, et dans certaines régions, le Conseil Général ou l’Agence Régionale de l’Hospitalisation s’est retirée des financeurs, sans parler des financements qui sont arrivés en fin d’année !   


Il est aussi dit que seront créés des lieux de coordination, en vue de constituer des guichets uniques, une porte unique pour les utilisateurs. Nous souhaitons rappeler que la circulaire de 2001 dispose que le CLIC a pour objectif de  « bâtir une politique de soutien à domicile […] pour mettre en cohérence les dispositifs existants et recomposer l’offre de services avec une démarche d’approche globale et personnalisée du besoin d’aide des personnes âgées. […] Il a vocation […] à intégrer une approche globale du vieillissement permettant d’apporter des réponses préventives et opérationnelles […] Conçu comme un dispositif de proximité, le CLIC […] est dédié aux usagers. Il assure un accueil personnalisé et gratuit […]. C’est tout à la fois un centre de ressources et d’information […], un lieu d’écoute et de dialogue, une structure de communication et d’aide à la décision. "


 


Enfin, nous apprenons maintenant la (re)création de « coordonnateurs » qui seront chargés de…….. coordonner……. des coordonnateurs de CLIC, de réseaux gérontologiques, etc. Comment arriveront-ils à le faire alors que les précédents ont échoué faute de moyens et de véritable volonté politique ? N’est ce pas d’ailleurs encore le cas puisqu’on parle « d’expérimentation » ? A-t-on pris la peine d’évaluer ce qui existe déjà ? Pourquoi ne pas chercher à améliorer au lieu de créer une énième structure ? Quelle sera aussi la formation de ces coordonnateurs ? Qui va former les coordonnateurs mis en lumière dans ces mesures "phare" ?


 

Concernant le numéro unique national, on
peut s’interroger sur la personne qui sera au bout de la ligne….quelle
sera sa formation ? Qui sera-t-elle ? Qui sera son employeur ? Par qui
sera-t-elle rémunérée ? Sera-t-elle par conséquent neutre sur
l’orientation quelle va donner ? Comment fera t elle pour connaître la
multitude d’acteurs départementaux, locaux du social et du médico
social ? Comment pourra t elle être à jour dans ces fichiers ? Il
suffit de voir l’annuaire des CLIC, le ministère est incapable de le
tenir à jour !!! Et qui va financer à long terme sachant que les CLIC
devaient être financés par l’Etat et que ce sont désormais les conseils
généraux qui les ont principalement à charge ?