Le mouvement « Ni pauvre, ni soumis »,
qui regroupe une centaine d’associations de personnes handicapées et de
victimes de maladies invalidantes dans l’incapacité de travailler,  a
défilé de la place de la République à la place de l’Opéra à Paris, le samedi 29
mars 2008 après-midi.

Largement relayé par les médias, des images et des reportages sur les chaînes de télévision ainsi que des interviews en radio ont dénoncé la situation de précarité voire d’exclusion dans laquelle ces personnes se trouvent.

Devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, J-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France, a prononcé un discours lors du rassemblement de cette marche citoyenne et apolitique.

Peut-être en avez-vous déjà eu connaissance : si ce n’est pas le cas, vous avez la possibilité de le faire à la fin de cet éditorial. Il faut constater que ce n’est pas un discours communautariste, et encore moins un appel à « la charité »

Les associations ont été reçues, comme prévu, ce mardi par Xavier Bertrand et Valérie Létard. Elles sont sorties très déçues après une heure trente de réunion. Il semblerait que les ministres se soient contentés de remettre toute initiative concernant les ressources des personnes handicapées à la conférence nationale sur le Handicap prévue le 10 juin prochain.

Il faut espérer que la conférence aura pour principal objet d’intégrer (enfin) le handicap dans les préoccupations gouvernementales, en le prenant en considération dans tous les secteurs, à commencer par l’emploi.

Les personnes handicapées ne demandent qu’à y intégrées : pour l’instant, le taux de chômage est de 19% parmi elles.

Il faut sortir le handicap de la logique d’assistanat dans laquelle on le maintient depuis plus de 30 ans.

Il y a des pistes de réflexions concernant l’emploi des travailleurs handicapés. La majorité de ceux sans-emploi souffre d’un manque de formation.

Pourquoi ne pas utiliser, pour eux aussi, le principe du tutorat d’un salarié durant ses deux dernières années d’activité (avec exonération de charges pour l’entreprise). ? Cela aurait l’avantage de maintenir en activité les « seniors » et de créer des emplois pour les travailleurs handicapés, en leur garantissant une formation professionnelle.

Ceci est une piste, d’autres existent encore.

La conférence ne devrait-elle y réfléchir ?

Néanmoins, dans l’immédiat, il importe de remédier TOUT DE SUITE à la situation de précarisation dans laquelle les personnes handicapées se trouvent, et de garantir un revenu d’existence à toutes, en ne laissant pas sur « le bord de la route » celles et ceux qui ne peuvent pas travailler !!!

Tout laisse à penser que « l’énergie du désespoir » qui a fait descendre plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rue ne pourra rester insatisfaite.

La tempérance et le travail sont les meilleurs médecins de l’homme.
[Jean-Jacques Rousseau)