Les récentes déclarations de Roselyne
Bachelot sur le possible déremboursement de l’optique provoquent
l’inquiétude de nombreux assurés sociaux. Dans cette hypothèse, ces
soins seraient intégralement pris en charge par les complémentaires
santé. Interrogé dans les médias, le président de la Mutualité
française, Jean Pierre Davant, estime que le financement de la santé
mérite mieux qu’une polémique : un vrai débat !

En avançant l’idée d’une prise en charge de certains soins par les
complémentaires, Roselyne Bachelot a ouvert "une nouvelle polémique",
constate Le Parisien/Aujourd’hui (page 4). Invitée dimanche du grand jury RTL-Le Figaro-LCI,
la ministre de la Santé a évoqué la possibilité de transférer aux
complémentaires les dépenses d’optique. Au cours de ces quatre
dernières années, "la marge bénéficiaire de ces organismes
complémentaires est passée de 12 % à 23 %", a justifié la ministre.


Invité hier de l’émission "Le grand journal" de LCI,
le président de la Mutualité française a "regretté" les déclarations de
Roselyne Bachelot. "Alors que les négociations sur le financement de la
Sécurité sociale doivent s’engager, il aurait été plus correct de
rassembler l’ensemble des acteurs pour rechercher des solutions",
a-t-il expliqué. Des propos tenus également sur le site Internet LeMonde.fr, I-Télé, M6, BFM TV, RMC, France-Info, France-Inter et Europe 1, France-Soir et La Dépêche du Midi.


Comme l’indiquent Les Echos
(page 3), "la Mutualité française formulera ses propositions (sur le
financement) au gouvernement à la fin du mois". Ainsi, Jean-Pierre
Davant espère établir "un dialogue formel plus constructif". Interrogé
sur les marges bénéficiaires, Jean-Pierre Davant a rappelé, dans le
journal de la mi-journée de France 3, que "les mutuelles ne font pas de bénéfices". "Il n’y a pas de trésor caché", a-t-il souligné dans le journal de 20 heures de France 2.


Lors
d’un remboursement optique, les complémentaires "couvrent" 51 % de la
dépense, le patient 43 % et la Sécurité sociale seulement 6 %. Si les
complémentaires devaient gérer l’intégralité des dépenses en optique,
et si devaient s’y ajouter les frais dentaires, comme cela est
également évoqué, ces transferts aboutiraient à une augmentation des
cotisations "de 9 %", a mis en garde Jean-Pierre Davant lors de
l’émission "Les auditeurs ont la parole" sur RTL. Le
président de la Mutualité française s’étonne d’ailleurs de ces
intentions de transferts alors que pendant la campagne présidentielle,
"Nicolas Sarkozy avait justement promis d’améliorer la prise en charge
de l’optique et du dentaire", fait-il valoir dans Le Figaro (page 20).


Interrogé par Le Parisien/Aujourd’hui
(page 4), le président du Syndicat des opticiens sous enseigne,
Christian Romeas, "partage" les positions de la Mutualité française.
Pour lui, derrière ce transfert "se dissimule une démédicalisation
totale de la santé visuelle des Français" alors que "40 millions" de
nos concitoyens "souffrent de déficience visuelle".


Selon Bernard Teper, président de l’Union des familles laïques, interrogé par France 3,
ce projet était depuis longtemps "dans les cartons de la Fédération
française des sociétés d’assurances". Le Parti socialiste, pour sa
part, interprète cette intention du gouvernement comme "la
privatisation annoncée de la Sécurité sociale" (Les Echos)


Même sentiment au Parti communiste, indique L’Humanité (page 5) : " Encore une fois, au prétexte du "trou" de la Sécu, on veut faire porter aux malades les dépenses de santé "
(page 3).