Plus de 4.000 places en établissement vont être créées, mais les familles et les professionnels de santé restent sur leur faim.

UNE
QUARANTAINE de parents d’autistes de l’association Léa pour Samy ont
manifesté vendredi, enchaînés devant le ministère de la Santé à Paris.
Ils entendaient protester contre leur « emprisonnement », et dénoncer
le plan « scandaleux » du gouvernement présenté dans la matinée par le
ministre de la Santé Roselyne Bachelot-Narquin et le secrétaire d’État
chargé du Handicap, Valérie Létard.

Malgré les avancées du
précédent plan (2005-2007), notamment avec la création des Centres de
ressources autisme (CRA) dans chaque région, la prise en charge de
cette maladie en France reste « catastrophique », selon le Comité
consultatif national d’éthique (CCNE) qui a rendu un avis en décembre
dernier. « Les conditions sociales proposées à ces personnes sont
humiliantes tant et si bien qu’on est obligé de "délocaliser" la prise
en charge de nombreux enfants en Belgique avec l’aval de la Caisse
nationale d’assurance-maladie », avait dénoncé, à l’époque, son
président, le Pr Didier Sicard. En France, 430 000 enfants et adultes
souffriraient de troubles autistiques, et jusqu’à 600 000 si l’on
compte les troubles envahissants du développement (TED).

Renforcé
en termes de moyens, puisqu’il passe de 135 à 187 millions d’euros, ce
nouveau plan 2008-2010 se veut non seulement « quantitatif », comme
l’explique Valérie Létard mais aussi « qualitatif ».

Un retard à rattraper

4 100
places en établissement adapté vont ainsi être créées, s’ajoutant aux
2 800 du précédent plan. Elles ne seront pas suffisantes si l’on en
croit le Pr Jean-Claude Ameisen, rapporteur de l’avis du CCNE de
décembre 2007, qui rappelle que 5 000 à 8 000 enfants naissent chaque
année avec des symptômes autistiques.

Sur le plan
« qualitatif », cinq mesures phares se dégagent : élaboration d’un
corpus de connaissances commun et promotion de la recherche sur
l’autisme, actualisation et développement des contenus de la formation
des professionnels, renforcement des capacités de diagnostic et
expérimentation d’un dispositif d’annonce du diagnostic qui facilite
l’orientation et l’accompagnement des familles sans oublier le
renforcement de l’offre d’accueil en établissement.

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