La qualité des emplois à domicile est le véritable enjeu du secteur des Services à la Personne

 

Suite à la parution
d’un article la semaine dernière présentant un rapport de l’OFCE sur la
quantité des emplois créés, UNA tient à rappeler le véritable enjeu du secteur
des Services à la Personne, celui de la qualité et de la professionnalisation
des emplois.  

N’hésitez pas à nous contacter pour toute
précision, 

A très bientôt, Mélodie Deneuve

Chargée de communication
externe et institutionnelle

UNALD : 01 49 23 82 57

Mail : m.deneuve@una.fr  

Et si les
personnes n’étaient pas seulement des statistiques ? 

 

La polémique sur le nombre
d’emplois crées dans le secteur des services à la personne ne doit pas masquer
le véritable enjeu, celui  de la qualité et de la professionnalisation des
métiers et des services rendus.  
Suite à la parution d’un
article de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) mettant
en cause l’efficacité du Plan Borloo, UNA
(Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux domiciles) souhaite apporter quelques
précisions concernant la création et surtout la politique de l’emploi dans le
secteur des services à la personne. 

 

1er
constat :

le débat autour de la quantité d’emplois réellement crées ne doit pas masquer
la problématique du recrutement des personnels, critique pour ce secteur
d’activité. Selon les projections de la DARES[1], si la tendance à la hausse des
intentions de recrutement se confirme en 2008 (+ 3 000 projets par rapport
à 2007), les métiers relevant des services à la personne restent considérés par
les employeurs comme des profils difficiles à recruter. Or, si les besoins en
la matière veulent être assurés, 673 000 emplois doivent être crées d’ici
10 ans[2].
Pour sa part, le réseau UNA a réalisé 57 475 embauches et créé 11 610
emplois nets en 2006.

 

2ème
constat :

pour recruter, le secteur doit gagner en attractivité en proposant des
rémunérations correctes et des perspectives d’évolution. Pour garantir la
qualité du service rendu et faire face à des problématiques d’accompagnement à
domicile de plus en plus complexes, l’effort de qualification des personnels
doit être continu. Le véritable enjeu du secteur est donc bien celui de la
qualité des emplois créés et de la professionnalisation. Sur ces questions de
qualité d’emploi, l’ANSP a élaboré en 2006 une feuille de route sur la
professionnalisation des Services à la Personne, comprenant un certain nombre
de mesures très concrètes. UNA a soutenu cette avancée et considère que les
dispositifs de soutien figurant dans le Plan de développement des Services à la
Personne initié en 2005 doivent être poursuivis. 

 

Plus précisément, UNA milite
pour :

 

Une hausse
significative des rémunérations
La question des
rémunérations constitue un facteur clef de l’attractivité des métiers.
Rappelons que dans le secteur de l’aide à domicile, certains minimums
conventionnels se situent encore en-dessous du SMIC (les quatre premiers
niveaux de la catégorie A et les deux premiers niveaux de la catégorie B,
ce qui
représente plus de 35% des salariés de la branche
)! Pour exemple de
rémunération fréquente,
une
salarié non diplômée, relevant de la catégorie A à temps plein et ayant 20 ans
d’ancienneté, perçoit aujourd’hui un salaire mensuel 1 482,05 € brut, ce
qui n’est supérieur que de 13% au niveau du SMIC actuel !
 L’ensemble
des partenaires sociaux de la branche ont d’ailleurs interpellé sur cette
question la Direction générale de l’action sociale (DGAS) ainsi que Mr Xavier
BERTRAND, Ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la
solidarité.
 Au-delà de la publication d’une étude ponctuelle et de la
polémique sur les chiffres de création d’emplois, UNA souhaite que soit
rapidement étudiée par les pouvoirs publics cette question des rémunérations.

 

Une
politique ambitieuse de formation
Contrairement à une idée encore
largement répandue, les métiers d’aide, de soins et d’accompagnement à domicile
nécessitent des compétences réelles, aussi bien humaines que techniques ainsi
qu’une formation complète.  UNA s’implique déjà fortement dans cette
logique, en poursuivant le travail d’accompagnement vers la qualification via
la Validation des Acquis de l’expérience (VAE) et des
parcours de formation classique. Mais ces efforts se heurtent à la volonté des
financeurs (les Conseils généraux en particulier) de porter les tarifs à la
baisse et surtout de ne pas prendre en charge les rémunérations correspondant à
la qualification.
Il est inadmissible d’entendre encore parler du danger
de surqualification pour des diplômes de niveau V ou d’entendre évoquer la mise
en place de quotas dans les structures !  Par ailleurs, comme le
soulignait le rapport du CERC(3) paru en février 2008, les perspectives de
carrières, les temps plein et les formations sont plus faciles à organiser au
sein d’une structure prestataire qu’en emploi direct (dit « gré à
gré »). Pour la formation de l’ensemble de leurs salariés, les structures
de la branche professionnelle de l’aide à domicile cotisent à hauteur de 2.1%
de leur masse salariale (l’obligation légale de cotisation étant de 1.6%)
, quand la cotisation
du particulier employeur n’est que de 0.15% (Source FEPEM).

 

La prise en compte des coûts de la professionnalisation des
services d’aide et d’accompagnement à domicile par les financeurs,
en particulier les Conseils
généraux.
UNA demande
donc la mise en œuvre de l’autorisation et de la tarification dans le cadre des
interventions réalisées auprès des publics fragilisés par l’ensemble des
Conseils généraux et plus largement par l’ensemble des financeurs,, dans le respect de la loi du 2 janvier 2002.
 Ces problématiques de qualité, de professionnalisation et de financement
font partie des questions centrales posées au sein du débat autour du projet de
loi en préparation sur le 5ème risque de protection sociale. Pour en
savoir plus sur les positions UNA à ce sujet, demandez le « Manifeste pour
un véritable 5ème risque de protection sociale et une prise en
compte spécifique des enjeux du maintien à domicile ».   

 

L’Union Nationale de
l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles, c’est :


Une association militante, reconnue d’utilité publique, qui milite pour le
droit fondamental pour tous d’être aidé, accompagné et soigné à domicile et la
défense des valeurs de l’économie sociale et solidaire ;

– Le réseau n°1 de
l’intervention à domicile en France et en Outre-mer ;

– 1218* services
d’aide et de soins à domicile adhérents (essentiellement associatifs et
services publics) ;

– 18 familles de prestations (de l’aide à la personne
fragilisée à l’intervention sociale aux familles, en passant par les soins à
domicile et le ménage, bricolage aux particuliers) ;

– 805 000**
personnes aidées à domicile par an ;

– 144 000 professionnels**.

 * Au 31/12/2007
– ** Rapport d’activité 2006
    

 


[1] Enquête Besoin
en main d’œuvre 2008, réalisées dans 26 Assedics métropolitaines et 4 Assedics
Outre-Mer.

[2] Les Métiers en
2015, Rapport du Groupe « Prospective des métiers et
qualifications », O. Chardon (DARES) et M.A Estrade (CAS), Collection
Qualification et Prospective, janvier 2007.