fonctionnaire handicapé à un poste important dans "l’organigramme" de
l’Etat
Le Chef de l’Etat avait annoncé lors de la Conférence
national sur le handicap, le 10 juin dernier, la nomination d’un haut
fonctionnaire handicapé à un poste important dans "l’organigramme" de
l’Etat. Celle-ci vient d’être annoncée : il s’agit de Monsieur Jean-Christophe
Parisot, qui est nommé secrétaire général de la Préfecture de Cahors (Lot)
Il n’est pas inconnu dans le monde du handicap. Il était depuis 2007
délégué ministériel en charge des personnes handicapées au ministère de
l’Education et à celui de la Recherche. Myopathe, tétraplégique , il est
diplômé de Sciences Po et Haut-fonctionnaire.
Il a accepté de répondre "en exclusivité" à nos questions ("lire la suite").
Nous lui souhaitons bonne chance dans ses nouvelles et passionnantes
responsabilités.
Synergie : Monsieur Parisot, on ne peut que se réjouir pour
vous, à titre personnel, de votre nomination comme secrétaire général de la
Préfecture de Cahors. Mais en quoi cette nomination apporte-t-elle quelque
chose à la perception du handicap et des personnes en situation de handicap en
France ?
Jean-Christophe Parisot : Parler d’intégration, c’est bien. La pratiquer, c’est
mieux. J’ai accepté d’être le premier sous-préfet handicapé de France pour
attester que rien n’est impossible pour une personne tétraplégique pourvu
qu’elle ait la compétence, les diplômes, la volonté et bien sûr le sens du
service public.
Synergie : Monsieur Parisot, que retenez-vous et voulez-vous que l’on
retienne de votre passage au ministère de l’Education ?
Jean-Christophe Parisot : Comme premier délégué ministériel chargé de l’emploi et
de l’intégration des personnes handicapées j’ai initié et piloté de nombreux
chantiers : la création d’Aide-Handicap-Ecole (dont Xavier Darcos m’a nommé
directeur et qui a reçu 5000 appels de familles d’élèves handicapés en un an),
la charte Handicap-Grandes Ecole, la rédaction du plan pluriannuel d’embauche
intégrant des personnes ayant un handicap intellectuel ou psychique, la
réflexion sur le logement des étudiants handicapés non-autonomes et bien
d’autres.
Synergie : Monsieur Parisot, voyez-vous dans votre parcours
personnel et professionnel un exemple de réussite ?
Jean-Christophe Parisot : J’essaie d’ouvrir des brèches pour que l’on sache
que toute personne handicapée doit avant tout être reconnue pour ses
compétences. Mon parcours professionnel et mon engagement associatif ont le
même sens : changer le regard de la société française sur la
différence.
Synergie : Monsieur Parisot, comment abordez-vous votre prise de
fonction ? Quels sont vos principaux objectifs, et quel sera votre latitude
pour les atteindre ?
Jean-Christophe Parisot : Etre au service de l’Etat implique une grande
disponibilité. Je veux remplir ma mission avec exigence, en pleine
complémentarité avec le préfet dont je dépends.
Synergie : Monsieur Parisot, la loi du 11 février 2005 prévoit
à partir de 2010, la convergence gérontologie et handicap. Qu’en est-il
aujourd’hui ? Comment l’envisagez-vous ?
Jean-Christophe Parisot : C’est sans doute le dossier le plus important de la
décennie. Il faut intégrer à ce chantier la participation des personnes
concernées qui sont des sujets et des acteurs de leur destin. Je suis favorable
à l’organisation concertée de cette solidarité en faveur de nos concitoyens qui
en ont le plus besoin.
Jean Christophe Parisot est auteur de "Le handicap , une chance pour l’école"
(préface de X. Darcos) aux éditions DDB
Interview par Jean-Louis Fontaine pour l’association Synergie
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