La France que j’aime 

Devrais-je apprendre à parler verlan pour parler de la France que j’aime, voire acheter une casquette que je mettrais de travers (oups…) ? Moi qui ne suis que 50% français, dont les grands-parents maternels (belges,… flamands…) ont été accueillis par la France…

Dans ces vœux pour 2010, je pourrais ainsi parler des valeurs qui me semblent faire l’identité de la France, qui me font être fier d’être à 100% français, les valeurs républicaines de liberté, égalité et fraternité, mais aussi de laïcité, de responsabilité, d’ordre juste, de démocratie participative, etc., de ces valeurs qui font que la France et ses français ont un message universel à l’humanité toute entière, message bien plus structurant pour la construction de cette humanité (composée de ces frères et sœurs tellement différents et tellement ressemblants de chacun d’entre nous) que le message universel des Etats Unis d’Amérique qui n’est (encore – même si des espoirs d’évolution sont nés avec l’élection de Barak Obama -) basé que sur la simple « liberté » (laissons de côté l’expériences de l’URSS où ce message universel n’était basé que sur « l’égalité » – avec des gens plus égaux que d’autres… ).

Parions donc ensemble que tous les citoyens français se battront ensemble en 2010 pour ce message universel de la France soit une réalité sur laquelle notre pays pourra s’appuyer pour rayonner en Europe et dans le monde…

Déjà, n’y aurait-il pas un travail à entreprendre, un devoir de mémoire des plus anciens de nos concitoyens (dont les professionnels en gérontologie pourraient faciliter l’expression auprès des générations plus jeunes) pour éviter que des relents, des ressacs du passé, de la montée du fascisme en France au début des années 30 (avant le mai 36 du Front Pop), de l’occupation nazie, de la déportation, etc., ne nous envahissent pas, ne nous conduisent pas à nous replier sur nous-mêmes…
N’oublions pas non plus que nombre de nos parents, grands-parents, arrières-grands-parents sont des immigrés, venus pour manger, en travaillant, en France… A moins que, maintenant que nous ayons une part du gâteau, nous ne voulions plus le partager…

Sans les guerres napoléoniennes et celle de 14-18, nous serions 150 millions de français et si nous appliquons à la France la densité démographique de la Belgique, nous serions 200 millions de français… et toujours une des plus grandes nations politiquement et économiquement…

Pour contrer le non-renouvellement des générations en France (même si, avec l’Irlande, nous sommes beaucoup mieux lotis que les autres pays européens), pour (re)mettre la France dans les toutes premières nations économiquement, pour (re)donner espoir et confiance aux nombreux habitants de nombreux pays qui ne boivent pas correctement, qui ne mangent pas à leur faim, qui souffrent de pillages, de viols, de guerres civiles, du SIDA, de l’oppression, pour leur (re)donner confiance aux valeurs universelles de Liberté, Egalité et de Fraternité que prône la France, ne pourrions-nous pas accueillir quelques millions de ces africains qui se font tirer comme des lapins en escaladant les murs de 6 mètres de l’Union européenne, dans les enclaves espagnoles sur le sol africain, qui essaient d’« envahir », avec leurs bateaux de (in)fortune, les côtes européennes, de ces européens de l’Est et autres afghâns qui errent autour de Calais, essayant de prendre d’assaut le tunnel sous la Manche, etc. ?
Et « nos » (terme possessif) jeunes des banlieue, ces fils et filles de la République, ne pourraient-ils pas, alors, en être les agents chargés de les accueillir et de faciliter leur intégration, chargés de faire le « trait d’union » ?
Je fais ce rêve, pour contribuer à ce nouveau contrat social, nécessaire, entre les générations. Est-il y réaliste ? Ne pourrions-nous pas nous (re)donner un rêve ensemble, de cette France Black-Blanc-Beur de 1998 (qui réussissait, grâce à la confiance des consommateurs, à maintenir un taux de croissance correct, à la différence du reste de l’Europe et du Monde, et à créer des emplois !) ?
Toujours dans ce devoir de mémoire, nécessaire pour « un vivre ensemble » aujourd’hui entre nous tous, habitant la France, ne nous sommes pas responsables (mais pas coupables…, quoique) des blessures non refermées (à force, le temps passant, celles des républicains espagnols accueillis en France dans des camps de concentration… par le Gouvernement du Front Pop sont peut-être atténuées…) des harkis abandonnés par la France, en France, dans des camps (ne parlant pas de ceux abandonnés en Algérie…, ils ne sont plus là pour en parler…), des pieds-noirs européens peu accueillis par les métropolitains, etc. ? Un travail de mémoire entre les différentes générations concernées par ces « événements », une reconnaissance de la responsabilité de la France, une recomposition (partagée) de l’histoire partagée entre la France et l’Algérie, entre européens vivant alors en Algérie et algériens, ne pourrait-il pas faciliter l’intégration des uns, l’apaisement des autres, et le métissage entre tous les habitants de France… Un travail de mémoire, dont les professionnels en gérontologie pourraient être parmi les facilitateurs, urgent à faire avant que les plus âgés de ces acteurs disparaissent tout en transmettant aux générations qui les suivent des blessures encore ouvertes… travail de mémoire qui pourrait participer au bien-être de tous et au droit de vivre en sécurité de chacun.

 « Voyez mes frères, le printemps est venu ; la terre a reçu l’étreinte du soleil, et nous verrons bientôt les fruits de cet amour !

Chaque graine s’éveille, et de même chaque animal prend vie. C’est à ce mystérieux pouvoir que nous devons nous aussi notre existence ; c’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, le même droit qu’à nous d’habiter cette terre.

Pourtant écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race, petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, aujourd’hui grande et arrogante. Assez étrangement, ils ont dans l’idée de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie.

Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins ; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures. Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage ».

Avec ces mots de Sitting Bull, chef Sioux Hunkpapa (1875), je vous transmets mes meilleurs vœux pour 2010, que cette nouvelle année voit le renforcement du contrat social du CNR (Conseil National de la Résistance), en faisant nôtre, tous les citoyens français, l’appel des derniers résistants lors des 60 ans du Programme du CNR, en mars 2004 (cf. ci-dessous, extrait du blog de Jérôme Pellissier : http://jerpel.fr/spip.php?article21)) !

S’il est nécessaire d’adapter ce contrat social à la société d’aujourd’hui et de demain…, gardons ensemble l’exigence de justice sociale, ne tombons pas dans une société libre pour les riches, pour les jeunes et les personnes en bonne santé ou sans handicap, laissant de côté les plus fragiles de nos concitoyens, avec une aide sociale/médicale/juridictionnelle/caritative résiduelle pour les pauvres (le CNR avait posé le principe du contrat social ainsi : « chacun contribue selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins »).

Ainsi, par exemple, le projet de « 5ème risque de protection sociale » pour le handicap tout le long de la vie s’appuiera sur les réflexions du Collectif « Une société pour tous les âges » (http://une-societe-pour-tous-les-ages.over-blog.com/)

Ainsi, pour l’exemple, nous pourrons continuer à être fiers de la France et la France continuera à rayonner dans le monde…

Jean-Michel CAUDRON-CALLEWAERT

*  Consultant en Ingénierie gérontologique (Ingénierie Sociale) / 106 rue Lafayette F-76100 ROUEN / GSM : 06.80.96.25.69 / Fax : 08.20.56.88.62 / jean-michel.caudron@orange.fr 

*  Coordonnateur de l’asbl belge Perspective, centre francophone d’expertise en ingénierie gérontologique / 327 rue de Rochefort B-5570 BEAURAING / GSM : 0472.407.996 / jean-michel.caudron@scarlet.be

*  Délégué national de l’association "Vieillir, c’est vivre !" : webmaster@cafe-des-ages.net / modérateur du site des cafés des âges et animateur du cybercafé des âges : www.cafe-des-ages.net 

*  Co-modérateur des listes géronto et handicap, ainsi que leurs newsletters sur www.territorial.fr/compte.html

* Co-modérateur du site La Maison de l’Autonomie : www.lamaisondelautonomie.com

*  Co-animateur des listes Synergie (ex-ADIG) : Synergie http://fr.groups.yahoo.com/group/S_Y_N_E_R_G_I_E/, Directeurs EHPAD http://groups.google.fr/group/directeurs-etablissement, Directeurs de service d’aide et de soins http://groups.google.fr/group/directeurs-services-daide-a-domicile, Comptoir d’expression : http://fr.groups.yahoo.com/group/Comptoir_d_expressions/, etc.

* Publications : http://www.lamaisondelautonomie.com/dmdocuments/Jean%20Michel%20Caudron.pdf

* Références françaises : http://www.lamaisondelautonomie.com/dmdocuments/references%20Jean%20Michel%20CAUDRON%20010809.pdf

* Références belges : http://www.lamaisondelautonomie.com/dmdocuments/Perspective%20010809.pdf

L’appel des résistants

Un appel lancé en mars 2004

« Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

« Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

« Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) [1] adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des "féodalités économiques", droit à la culture et à l’éducation pour tous, une presse délivrée de l’argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

« Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau "Programme de Résistance" pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.

« Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.

« Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

« Plus que jamais, à celles et ceux qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : "Créer, c’est résister. Résister, c’est créer". »

Appel des Résistants, lancé au cours d’une conférence de presse, à Paris, Maison de l’Amérique latine, le 8 mars 2004. **

Voir l’extrait de la transcription d’un entretien avec Maurice Kriegel-Valrimont, ancien membre du Conseil National de la Résistance, signataire de cet appel.

[1] Le Conseil national de la Résistance (CNR) était composé de l’ensemble des mouvements de la Résistance (huit organisations), de six mouvements ou partis politiques et de deux syndicats. Il se réunit pour la première fois le 27 mai 1943, clandestinement, dans un appartement parisien, sous la présidence de Jean Moulin, représentant en France occupée du Général de Gaulle. Le 15 mars 1944, le CNR définissait son programme prévisionnel pour la Libération. Programme consultable ici.