Bilan des cafés des âges
Les Cafés des âges constituent la première phase des Rendez-vous des générations de l’INM, un dialogue citoyen sur le vieillissement du Québec qui se déroule de l’été 2009 jusqu’au printemps 2011.
D’août 2009 à mai 2010, près de 3 000 personnes ont participé à la soixantaine de cafés des âges organisés dans une quinzaine de régions du Québec. Les propos émis lors de ces rencontres ont été rassemblés en un rapport synthèse.
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Texte de Michel Venne, directeur général de l’INM
Depuis quelques années déjà, les groupes d’aînés mais aussi des experts, des groupes de travail et des mouvements sociaux recommandent d’engager une réflexion approfondie et collective sur les dimensions objectives et les impacts du vieillissement de la population du Québec. La démarche des Rendez-vous des générations de l’Institut du Nouveau Monde est faite pour répondre à cette demande.
L’importance de ce débat ne se dément pas. Surtout que le Québec est l’une des sociétés où le vieillissement collectif sera le plus rapide au monde.
Ce phénomène change beaucoup de choses. L’équilibre entre les générations est bousculé. La proportion de jeunes diminue. Les aînés pour leur part vivent plus longtemps et plus longtemps en bonne santé qu’avant. Des besoins nouveaux apparaissent.
Le plus important est que l’allongement de la vie fait que, maintenant, cinq générations cohabitent au sein de la société québécoise. Il est révolu le temps où l’on parlait des trois âges de la vie : celui de l’apprentissage, celui du travail et celui de la retraite. Le parcours linéaire commun à tous jusqu’à un passé récent est en train d’éclater. On peut, à tout âge, retourner aux études, sortir du monde du travail, y revenir dans un autre métier, à temps partiel ou à temps plein, et rester très actif à l’âge que l’on dit de la retraite.
La vraie question posée par le vieillissement collectif est celle-ci : comment ces cinq générations vont-elles créer une solidarité nouvelle et, ensemble, trouver les moyens de composer avec les défis posés à un Québec vieillissant qui entend demeurer une société pour tous les âges ?
Nous comptons, au terme des Rendez-vous des générations, répondre à cette question en adoptant une Déclaration des générations. Cette déclaration comportera les principes d’un nouveau contrat social entre les générations et des pistes d’action pour le mettre en oeuvre.
Pour arriver à ce résultat, nous avons conçu une démarche en quatre étapes. Le présent document fait état de la synthèse des propos tenus lors de la première phase de la démarche qui a pris la forme d’une soixantaine de Cafés des âges organisés entre août 2009 et mai 2010 dans une quinzaine de régions du Québec grâce à la collaboration de nos nombreux partenaires régionaux. Quelque 3 000 personnes y ont participé.
Besoin d’une politique fondée sur le dialogue
L’importance de ce débat ne se dément pas. Je vous laisse prendre connaissance de la synthèse des propos des citoyens. J’en retiens personnellement trois choses:
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À l’égard du vieillissement, la population ressent une certaine inquiétude qui se voit dans l’émergence et la récurrence des thèmes liés à la santé, au financement des services publics et des retraites et à une éventuelle pénurie de main-d’oeuvre. Les Québécois demandent aux décideurs publics de reconnaître l’importance du phénomène et d’adopter une ou des politiques à cet égard.
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Les principaux constats font consensus entre les générations. Les inquiétudes à l’égard du système de santé ou à l’égard des transformations du marché du travail sont partagées par les citoyens de tous les âges. Pas toujours pour les mêmes raisons, c’est vrai. Mais le fait que tous se préoccupent des mêmes problèmes indique qu’il sera possible d’animer un dialogue pour trouver, ensemble, les solutions.
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Enfin, l’expérience des Cafés des âges a montré que le besoin le plus important créé par le vieillissement de notre société concerne l’instauration et la multiplica
tion des lieux et des occasions de dialogue entre les personnes de générations différentes. Parmi les préoccupations qui ressortent des discussions, plusieurs concernent la nécessité de démystifier les préjugés et de faire tomber les tabous à l’égard du vieillissement, de combattre l’âgisme et le jeunisme, d’aborder franchement le partage du pouvoir et des responsabilités entre les générations et de concevoir des pistes de collaboration, de partage et de transmission entre Québécois de tous les âges.
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