La fédération ADMR du Finistère au pied du mur
vendredi 21 janvier 2011 –
Auteurs : Sabine NICLOT-BARONet Sophie MARÉCHAL – Extrait d’un article du journal Ouest France
Il n’y a plus un sou en caisse à l’ADMR.
Sortie de la procédure de sauvegarde, elle doit désormais faire face à
ses créances. A défaut, c’est la cessation de paiements. En décembre,
ses dettes s’élevaient à 3,7 millions d’euros.
Enquête
La fédération d’Aide à domicile en milieu rural (ADMR) du
Finistère avait jusqu’au 20-22 janvier pour rembourser ses dettes. Mise
en place en 2009, la procédure de sauvegarde, une fois levée, rendait
exigible leur remboursement pour éviter la cessation de paiements. Il
fallait donc trouver des solutions.
Du lundi 10 au vendredi
14 janvier, des responsables fédéraux ont fait le tour des 87
associations locales ADMR du Finistère. Et ce, pour s’entretenir avec
les dirigeants. « Notre directeur leur a expliqué la situation actuelle », résume Yves Derrien, le président fédéral. La fédération a des dettes envers une quarantaine d’associations. « Plus de la moitié accepte un échéancier de remboursement, indiquait, jeudi, Yves Derrien. D’autres non. »
Conseil d’administration aujourd’hui
« Ce n’est qu’une manière de repousser l’échéance, estime une personne proche du dossier et souhaitant garder l’anonymat. Les associations qui sont bien gérées ne sont pas pressées d’aider la fédération à poursuivre sa mauvaise gestion. »
Hier,
un nouveau point sur le passif de la fédération devait être fait avant
un conseil d’administration, ce vendredi, à Châteaulin. « A la sortie de la procédure de sauvegarde [en décembre], la fédération avait une dette de 3,7 millions d’euros. » Si la fédération ne peut y faire face, « elle se retrouve en cessation de paiements », s’inquiète Yves Derrien.
Une situation que certains espèrent. « Il n’y a plus un sou dans les caisses, je ne vois pas comment on pourrait
échapper au dépôt de bilan. Et ce ne sont pas quelques milliers d’euros
qui vont sauver la mise. Nommer un administrateur judiciaire musclé qui
prendra les bonnes décisions s’impose le plus vite possible. » Certaines associations locales débitrices de la fédération (elles seraient 50 environ) pourraient être en difficulté.
Dans
tous les cas, en plusieurs secteurs géographiques, comme à la pointe de
Cornouaille, touchée par le vieillissement de sa population et la
faible activité économique, on est attentif à l’avenir de l’ADMR : « Nous
sommes en attente des décisions. Nous sommes prêts à nous impliquer au
regard de l’enjeu social et économique pour notre territoire », déclare Bernard Le Gall, président de la communauté de communes du Cap-Sizun.
Un plan social en stand-by
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