L’ADMR ne lâche pas le morceau
La fédération ADMR du Lot dévoile ses projets après la nécessaire
réorganisation commandée par le départ d’associations adhérentes vers l’EPL Lot
aide à domicile, le 1er novembre dernier. L’ADMR entend créer des nouvelles
associations locales sur les anciens périmètres désormais couverts par une
association départementale. Et fustige le conseil général.
« L’ADMR du Lot n’est pas morte. Elle est bien vivante et
rebondit », ont martelé Michel Gaston (président), Mathieu Gros (directeur) et
Maryse Pineau (vice-présidente nationale, présidente régionale, présidente ADMR
Tarn).
Car suite à la création par le conseil général du Lot de l’EPL
« Lot aide à domicile », le 1er novembre dernier, l’ADMR est passée de 33 à 14
associations adhérentes, de 6 800 à 2 200 clients, de 400 à 10 bénévoles, de 1
300 à 450 salariés, et de 900 000 heures à 326 000 heures.
Tout en réaffirmant ses valeurs de bénévolat et de solidarité,
l’ADMR du Lot souligne que les 14 associations locales poursuivent leur travail
sur leur périmètre initial tandis qu’une nouvelle association départementale
intitulée Abri intervient sur tous les autres périmètres : « Tout le département
est couvert.
Cette solution est transitoire jusqu’à la création de nouvelles
associations locales adhérentes. C’est notre objectif pour 2011. Nous constatons
que le nombre d’heures assurées par Abri double tous les mois ; cela signifie
que les bénéficiaires reviennent vers nous. L’ADMR a été victime d’une campagne
orchestrée de rumeurs et de mensonges affirmant que nous n’existions plus. Les
clients s’aperçoivent qu’ils ont été dupés et veulent retrouver nos services
».
« Le CG 46 doit reprendre le déficit
»
Michel Gaston et Maryse Pineau dénoncent la responsabilité et
l’attitude du conseil général : « Le déficit total de l’ADMR est de 500 000 €
(cumul sur 8 ans). Un déficit créé artificiellement par le conseil général qui,
depuis la loi de 2002, a toujours fixé les tarifs en dessous des besoins réels
des associations. La loi de 2002 prévoit que le conseil général reprend les
bénéfices des associations d’aide à domicile mais qu’il est aussi tenu de
reprendre leur déficit. Ce que n’a pas fait le CG46 ou partiellement ».
L’ADMR du Lot sera très vigilante sur la prochaine fixation des
tarifs, ainsi que d’éventuelles distorsions entre l’ADMR et l’EPL Lot aide à
domicile entraînant une éventuelle concurrence déloyale : « L’ADMR est un
établissement autorisé donc soumis à tarification fixée par le conseil général ;
l’EPL est un établissement bénéficiant d’un agrément qualité et peut donc fixer
ses tarifs. Le problème est que le conseil général est à la fois l’évaluateur
(il décide du GIR, du plan d’aide) et le financeur tout en offrant des services.
Il peut décider d’un plan d’aide de 20 heures, se décomposant de 10 heures
prestataires (l’association ou l’EPL est employeur) et 10 heures mandataires (le
client est employeur). Le résultat est que beaucoup de personnes refusent les
heures mandataires.
Le discours du conseil général était que la création de l’EPL
avait pour objectif de réduire les coûts : c’est impossible, ne serait-ce que
par la masse salariale, le nombre de cadres et de chefs de service. L’ADMR
s’appuie sur ses bénévoles pour le « triangle d’or »
client-intervenant-bénévole. Le tarif sera forcément plus élevé pour l’EPL, à
moins de bénéficier d’aides du conseil général ».
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