Crise de l’emploi : plus d’équité, maintenant !
Du 14 au 21 novembre 2011 va se dérouler la 15ème édition de la Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées.
Cette année encore, L’ADAPT, initiatrice
« historique » de cette opération annuelle est en première ligne, en
organisant par exemple des Handiscafés (voir ici )
Comme chaque année, il faut bien
insister sur le fait que les travailleurs handicapés ne doivent pas être
mis « dans la lumière » pendant une semaine pour tomber dans l’oubli le
restant de l’année. Le regard vis-à-vis du handicap évolue dans
l’entreprise (publique ou privée) : mais, force est de constater les
difficultés que les personnes handicapées rencontrent pour accéder à
« l’emploi », ce sésame pour une vie sociale « ordinaire » à notre
époque.
Certes il y a la crise économique, et celle-ci n’épargne personne. Mais elle ne frappe pas le monde du travail de façon très équitable ! Ainsi, « Le nombre de demandeurs d’emploi handicapés a bondi de 14% en un an » a titré Faire-Face (lire ici)
L’augmentation de l’ensemble des
demandeurs d’emplois de juillet 2010 à juillet 2011 a été de 4,3%, mais
elle fut de 13,9% pour les travailleurs handicapés. Une mobilisation
importante est donc nécessaire : Pôle emploi donne l’exemple en
concluant ce 10 octobre un accord de branche triennal (de 2012 à 2014) pour l’emploi des personnes handicapées (voir l’accord ici). Il faut encourager de telles initiatives.
Il est possible d’agir contre ce qui devient un fléau : mais il faut le vouloir.
Cela est peut-être plus facile quand on prend soin de tenir compte de
toutes les problématiques concernant les travailleurs handicapés en les
intégrant parfaitement à la politique des ressources humaines de
l’entreprise (publique ou privée)
Mais inclure le handicap dans sa politique de gestion des personnels, ne doit pas être l’occasion de « sous-employer » les travailleurs handicapés. C’est ainsi que le journal «Alternatives économiques » a fait ce constat :
« En 2007, l’Insee recensait 1,4 million de salariés en sous-emploi, qu’ils soient en chômage partiel ou en emploi à temps partiel tout en souhaitant travailler davantage.
Il s’agit massivement de femmes (1,1 million) et d’employés (858 000,
dont 769 000 femmes), généralement rémunérés en bas de la hiérarchie
salariale. Dans la majorité des cas, donc, bas salaire et temps
travaillé insuffisant se cumulent pour donner naissance à des emplois
paupérisants, surtout s’il s’agit de ménages dans lesquels il n’existe
pas d’autre revenu d’activité. » (lire ici)
Il est d’autant plus important de
pratiquer « l’inclusion » dans les politiques liées au handicap que 35 %
des travailleurs handicapés ont été reconnus handicapés alors qu’ils
étaient déjà salariés chez leur employeur. Cela ne change rien à leurs
compétences, à ce que je sache ?
Et pourtant, c’est Alternatives économiques qui publie cet article : « Selon
une enquête menée auprès de victimes, les accidents du travail, au-delà
de leurs conséquences sur la santé, peuvent donner lieu à des
phénomènes de stigmatisation et d’exclusion dans le travail, avec un
risque de perte d’emploi à la clé. »(afficher ici)
Cette enquête est à lire, car elle
démontre bien qu’en fait, tout ce qui peut concerner la situation du
travailleur handicapé dans l’entreprise peut concerner à tout moment
tout travailleur « ordinaire », et ce quel que soit son poste de
responsabilité.
L’article conclue ainsi « l’enquête fait apparaître que tout
accident du travail constitue potentiellement un risque majeur pour
celui ou celle qui le subit. Au sein des entreprises comme au plan des
politiques publiques, il semble urgent de considérer autrement les
accidents du travail. Au-delà de leur "coût" financier, à savoir celui
de leur indemnisation, il faudrait les appréhender comme des signaux
d’alerte vis-à-vis de processus de fragilisation de la santé et de
l’emploi. Ces processus, qui touchent particulièrement les
travailleurs précarisés et peu qualifiés, interrogent la validité d’un
certain nombre de choix faits en matière d’organisation du travail ces
dernières années. Des choix déterminés et légitimés par des contraintes
d’ordre économique mais rarement questionnés du point de vue de leurs
conséquences sur la santé et le devenir professionnel des salariés. »
Handicap, accidents du travail, maladies professionnelles,
vieillissement au travail : des sujets très liés. Celles et ceux qui en
sont victimes ne doivent payer « le prix fort » sous prétexte de crise
économique !
Il va y avoir des sacrifices à faire : mais ne peut-on envisager une répartition plus juste de ceux-ci ? Un partage plus équitable des efforts s’impose.
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