FILIEN : le maillon fort et lucratif de l’ADMR
avec l’aimable autorisation du groupe Mirabelle
L’étude
du « système ADMR » ne serait pas complète sans une analyse détaillée
de la SA FILIEN ECOUTE ADMR, la société anonyme destinée à la gestion de
la téléassistance ADMR, codétenue par les Domiciliennes et un
partenaire privé externe à l’ADMR. Cette société est la plus
« rentable » du groupe, elle génère chaque année de substantiels
dividendes pour ses actionnaires… loin du modèle associatif mais en
s’appuyant largement sur lui.
Au commencement il y avait une UES créée par des bénévoles…
En
1987, une étude réalisée sur le département de la Lorraine, démontre
que la téléassistance (un médaillon relié à un téléphone, que les
personnes âgées gardent sur elles) est une méthode efficace pour
répondre à l’anxiété des personnes âgées. Afin de développer ce nouveau
système, une UES (Union Economique Solidaire) a été créée en 1988 par 7
Fédérations ADMR qui croient en l’avenir de ce système: les Vosges, la
Haute-Marne, la Lozère, le Gard, la Meuse, les Ardennes et la
Meurthe-et-Moselle.
Les
7 fédérations à l’initiative du projet ont apporté des fonds pour
constituer le capital initial et débuter l’activité. Très vite, malgré
un début prometteur, les moyens financiers nécessaires au développement
(fabrication des boitiers de téléassistance et rémunération des
opératrices) ont manqué. Les responsables de l’UES ont pourtant frappé à
toutes les portes pour financer le développement du système : UN ADMR,
banques, partenaires externes… sans résultat.
A
l’époque, la participation financière initiale de L’UN ADMR n’est pas à
la hauteur de ce projet d’envergure, ce qui ne rassure pas les
éventuels investisseurs. Faute de moyens, les difficultés financières
arrivent rapidement.
En
coulisses, l’UN ADMR observe et suit avec attention l’évolution de
l’UES. Consciente du potentiel de la téléassistance, mais réfractaire à
l’idée de laisser un tel outil aux mains des fédérations, l’UN se dit
prête à injecter des fonds : à une seule condition, prendre complètement
le pouvoir dans l’UES. Ce qu’elle fait en 1993.
Puis une société anonyme remplace l’UES…
Immédiatement,
en remplacement de l’UES*, la SA FILIEN ECOUTE ADMR est créée par l’UN
ADMR (66%) et un partenaire privé la SA LAUDREN qui est le fabriquant
des boitiers (34%). Très vite, avec
l’injection de fonds issus de l’UN ADMR, la SA FILIEN ECOUTE ADMR s’est
avérée très rentable. L’exercice 2010 se solde par un bénéfice de
435 030.99 €. Le Directoire, présidé par Jean Vernhet, décide d’affecter
207 058.50€ de dividendes aux actionnaires (soit 5.50€ par action).
Ainsi, au titre de 2010, La SA LAUDREN, totalement externe à l’ADMR, a
touché près de 70 000 € de dividendes… Pour information, les dividendes
ont été de 225 882€ en 2009, 188 235€ en 2008, 188 235 € en 2007…
Rappelons que l’ADMR est basée sur un modèle associatif à but non
lucratif. Comment peut-on justifier qu’au nom de l’ADMR une société
rémunère ainsi un actionnaire privé ?
* Au 31/12/2010, l’UES existe toujours et ses comptes font état de transferts de fonds important : 900 000 € en 2008)
Le modèle économique de la SA FILIEN ECOUTE ADMR : l’exploitation du bénévolat à des fins privées
La
société FILIEN est particulièrement rentable parce que ses « coûts de
production » sont, en grande partie, supportés par le réseau ADMR.
FILIEN est une société de service dont les principaux coûts se répartissent ainsi :
– Rémunération des opératrices (qui répondent 24h/24h aux clients).
– Coût d’achat des boitiers à la SA LAUDREN (qui est en plus rémunérée en dividendes).
– Frais de commercialisation et de distribution
Si
les deux premiers postes se retrouvent dans les comptes de charges de
la société, il n’en est pas de même du dernier qui est, lui, entièrement
supporté par le réseau associatif.
En
effet, ceux sont les associations et les fédérations qui « vendent »
les services de FILIEN sur le terrain : convaincre le client de
l’utilité du produit, monter le dossier, installer l’appareil, assurer
le SAV, gérer les éventuels clients mécontents…. Tout cela, ce sont
autant d’économies pour la SA FILIEN qui peut ainsi rémunérer largement
ses actionnaires.
Pas étonnant donc que le « bénévole poseur » soit régulièrement loué et courtisé !
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