Handicap à l’école: cinq ans après, sombre bilan – Par Charlotte Brun, secrétaire nationale du Parti socialiste en charge du handicap
«En cinq ans, la politique gouvernementale a eu pour principale conséquence d’isoler des autres ceux qui, pour reprendre l’expression du candidat sortant, “n’ont pas eu de chance”. (…) Ce n’est pas une question de chance, mais de droit.»
Il y a cinq ans, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s’affrontaient violemment au cours du débat d’entre-deux tours sur la scolarisation des enfants en situation de handicap. Le mandat du président sortant s’achevant, il est l’heure de tirer le triste bilan de ce quinquennat.
Nous sommes bien loin du « droit opposable » pour tout enfant d’aller à l’école de son quartier ! Les familles, qui attendent simplement que leurs enfants puissent apprendre, vivre, jouer et grandir au milieu des autres, comme l’exige la loi du 11 février 2005, ont bien compris que pour Nicolas Sarkozy le verbe ne vaut pas toujours action. Seuls 200 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés. Et encore, seulement sur le papier.
Car dans les faits, la plupart ne sont scolarisés qu’à temps partiel, faute de pouvoir bénéficier d’un accompagnement sur l’ensemble du temps scolaire : il ne suffit pas de supprimer les marches à l’entrée des écoles pour les rendre véritablement accessibles. 80% des enfants avec autisme ne sont toujours pas scolarisés ! C’est l’école qui doit changer ! La présence parfois d’un-e auxiliaire de vie, mais surtout la personnalisation des approches pédagogiques, dont ces élèves ont besoin, appellent à repenser des parcours et des rythmes scolaires souvent trop normés. Cette démarche, indispensable aux enfants en situation de handicap, bénéficie à tous les élèves.
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