Auteur : Daniel CARRE
Voici les principaux points qui ressortent de cette concertation.
Points positifs :
– Une loi d’orientation et de programmation pour un problème qui ne peut se traiter par quelques mesures même bien senties.
– L’affirmation que les personnes vieillissantes doivent vivre tant qu’elles le souhaitent à leur domicile.
– L’affichage de l’importance de la prévention pour ralentir les effets du vieillissement.
– La nécessité de développer d’autres modes d’hébergement que les EHPAD, pour les personnes avec faible perte d’autonomie qui ne peuvent rester chez elles.
– La prise en compte de l’utilisation des technologies modernes (domotique + TIC) pour maintenir le contact avec la personne au domicile.
– Prise en compte des travaux faits en 2011 par les commissions sur la dépendance.
Questions en suspend :
– Le reste à charge concernant l’accompagnement et le prendre soin de la personne en perte d’autonomie constitue un très graves problème non résolu qui met en danger le niveau de vie et le patrimoine des familles de classe moyenne. Cela concerne un pourcentage limité de familles (8% des personnes de grand âge en grande dépendance), qui sont frappées par ce type de fin de vie et victime du manque de dispositif adapté de solidarité. Ce sujet n’a pas été abordé dans la concertation et les déclarations du gouvernement indiquent qu’il ne sera traité qu’en fin de parcours (2017).
– La situation des familles de malades victimes de maladies neuro dégénératives est très inquiétante et pour France-Alzheimer tous les indicateurs sont au rouge. Les débats sur les aidants manquent d’éléments concrets alors que le reste à charge moyen est de 1000 €/mois. Or, c’est sur les aidants (familles et proches) que repose le système de prise en charge des malades perdant leurs capacités cognitives. Plus généralement, la qualité de l’aidant est un facteur clé du maintien à domicile des personnes de grand âge. C’est aussi parce que les aidants fournissent une prise en charge bénévole que le domicile est moins cher que l’hébergement. Le maintien à domicile sans aidant est au moins deux fois plus cher que l’EHPAD.
– La prise en charge des effets du vieillissement par les personnes vieillissantes elles-mêmes n’a été évoquée aux réunions de concertation que par quelques participants (dont le CISS). Empowerment, démarche communautaire, prise en charge citoyenne de la promotion de la santé et de la prévention primaire devraient entrer dans les mesures à proposer, mais n’ont pas fait l’objet de présentation lors des réunions.
– Les concertations ont mis en valeur les institutions, en soulignant l’importance des conseils généraux dans le déploiement des mesures. Or tout le monde souligne la proximité comme essentielle. De plus, une relation évidente existe avec la coordination des parcours de santé et de soins qui implique tous les acteurs du sanitaire, du médicosocial et du social. Un risque de cohérence existe dans la gouvernance confiée à l’État par les ARS, les Conseils Généraux et l’AM, un cloisonnement que la loi HPST tente de combattre.
– On parle de la vieillesse heureuse et élude les fins de vie difficiles tant au domicile qu’en établissement. Pourtant le dernier rapport de l’Observatoire de Fin de Vie sur la mort en EHPAD met en garde sur ce qui pourrait être rapidement, d’après Régis Aubry, un sinistre sanitaire de grande ampleur.
Espérons que la coordination soit faite entre les trois lois santé : Stratégie Nationale de Santé, adaptation de la société au Vieillissement et Fin de Vie.
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