Papys ghetto

Séniors. Dans le Gard, des personnes âgées vivent dans un village fermé, «sécurisé». Un lieu de retraite apparemment idéal, mais un tantinet ennuyeux.

C’est un village pour personnes âgées. Comme il en pousse, ici et là, pour ceux qui veulent – peuvent – échapper à la maison de retraite. Dans ce petit ghetto, les gens, aisés pour la plupart, se disent heureux. «Très bien conçu comme design»,résument des résidents anglais

Mais la vie peine à s’organiser. Les petites maisons sont blanches, les entrées communiquent, trois par trois. C’est à quelques kilomètres de Nîmes (Gard), à Langlade, et ça s’appelle les Chasselas.

Il faut emprunter un chemin en terre, montrer patte blanche à l’entrée, caméra de vidéosurveillance et portail en fer. Tout autour, le terrain est clos de grillage blanc. Le portail ne s’ouvre que lorsqu’on a décliné son identité. Michel, premier habitant des lieux, la soixantaine passée, sert de guide. Il a, dit-il, «sélectionné un petit panel» de résidents pour notre visite. Il ne nous quittera pas d’une semelle pour écouter ce qu’ils disent.

Des Chasselas, Michel parle comme d’un «concept fermé».«On vit une période d’insécurité,explique-t-il. Les personnes âgées ne sont pas à l’abri.» Le concept, ce sont 30 maisons de 80 m2 chacune. 235 000 euros à l’achat. Un garage par maison.

afficher l’article

Source : www.liberation.fr