Handicap : fin de chantier !
Que faut-il
penser de la rentrée sociale pour les personnes en situation de handicap ?
Selon son degré d’implication aux côtés de
celles-ci et sa réelle indépendance vis-à-vis du gouvernement, les réactions
sont mitigées. En effet, cela avait mal commencé avec
l’annonce par le ministre du Budget, François Barouin, du report d’un an de
l’augmentation de l’Allocation adulte handicapé (AAH) promise par N. Sarkozy en
2007.
Sur ce sujet, la contrariété des associations de personnes handicapées
n’aura duré que quelques jours. Ce lundi, neuf associations ont été reçues à
l’Elysée à grand renfort d’accompagnement médiatique ( voir « les Echos »), et… « miracle » :
le Chef de l’Etat est revenu sur les propos
du ministre et a confirmé son engagement de revaloriser de 25% l’AAH sur 5 ans.
A la sortie de la réunion les responsables
associatifs se sont dits « très heureux » de l’arbitrage présidentiel.
« Ca montre bien (…) qu’il a pris toute la mesure de la vulnérabilité des
personnes en situation de handicap », a-t-on même
entendu. Il est certain que si l’on considère que la
confirmation de cette promesse électorale est « capitale », la journée de ce
lundi est à marquer d’une « pierre blanche ». Mais si l’on tient
compte de la réalité, cela ressemble plus à une « pierre
tombale ». Ainsi, l’écart entre le SMIC et l’AAH
continue de se creuser d’année en année. Ce qui avait amené, par exemple, les
associations regroupées au sein du collectif
« Ni pauvres ni soumis » (NPNS) à exiger un « revenu minimum
d’existence » dans un pacte interassociatif (lire ici) ou encore le
Collectif des démocrates handicapés (CDH) à demander à nouveau la mise
en place d’un « revenu spécifique d’existence » (lire ici) Par ailleurs,
si l’on s’attarde sur les conditions de rentrée scolaire pour les enfants
handicapés la situation est très loin d’être aussi positive que l’Elysée l’a
laissé entendre ce lundi. Dans un
communiqué communs, des associations et des syndicats dénoncent :
« Handicap à l’école, diminution de l’accompagnement
faute de moyens » (voir
le communiqué). On y lit, par
exemple : « A la rentrée, l’inspecteur d’Académie de la Loire-Atlantique a
décidé unilatéralement de diminuer le volume horaire de l’accompagnement à
l’école de chaque élève en situation de
handicap ». Ce cas
serait-il isolé ? Bien sûr que non. Des témoignages affluent d’autres
départements. Dans le Gers, par exemple : « Sans AVS, pas de rentrée
scolaire pour les enfants handicapés » (lire). Ou encore dans
le Rhône : ce témoignage de Béatrice C. à lire dans Médiapart
Que ce soit concernant leurs ressources ou
la scolarisation, et après la diminution ou suppression de certaines aides pour
l’accès à l’emploi (lire), décidément les
personnes en situation de handicap sont loin d’être une priorité pour
le gouvernement.
Au moment où
le dossier des retraites « patine » sur la question de la prise en compte de la
pénibilité au travail, et où l’on va aborder le dossier du « 5ème
risque », chaque citoyen est concerné par la situation de précarité économique,
sociale et sanitaire dans laquelle grand nombre de personnes en situation de
handicap se trouvent. Ce n’est pas le destin qu’elles se sont choisi,…elles
non plus…
Jean-Louis FONTAINE
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