confrontation entre la médecine thérapeutique chinoise traditionnelle, basée
sur une expérience séculaire, et la médecine occidentale de plus en plus
soumise à l’Evidence Based Medecine. Hong Kong, cité mythique, est le
site rêvé pour cette confrontation car dans cette ville coexistent technologies
les plus sophistiquées et échoppes traditionnelles.
Mais l’approche des médecins chinois est de plus en plus scientifique.
Ainsi, des neuroscientifiques ont pu évaluer, sur des modèles de cultures
cellulaires, l’impact des herbes médicinales traditionnelles utilisées depuis
de nombreuses générations.
Citons par exemple le cas de Lycium Barbarum, plante considérée depuis 2000
ans comme un remède anti-vieillissement. Le fruit de cette plante contient de
très nombreuses substances et l’effet neuroprotecteur a été mis en relation
avec différents polysaccharides. Le Dr R Chuen-chung Chang de Hong Kong a
démontré que ces composés pouvaient réduire la mort de cellules neuronales,
induite par la protéine amyloïde, l’homocystéine ou le glutamate, substances
intervenant dans la pathogénie de la maladie d’Alzheimer (MA). Ces chercheurs
n’avaient pas de données issues d’essais thérapeutiques chez l’homme à
présenter, mais ont mis en évidence un effet neuroprotecteur sur des cellules
rétiniennes dans un modèle animal de glaucome.
Par ailleurs, les produits chimiques actifs issus de la phytothérapie sont
nombreux. Dans le domaine de la MA, l’huperzine, extrait d’Huperzia serrata, plante
qui pousse surtout en Chine, a fait plus particulièrement parlé de lui. Cet
alcaloïde qui peut traverser la barrière hémato-encéphalique et fait partie de
la classe des inhibiteurs de la cholinestérase, est actuellement à une phase
d’expérimentation clinique avancée et un essai thérapeutique international est
en cours.
Ces données précliniques sont, dans l’ensemble, assez encourageantes et
montrent que la Chine est bien entrée dans la course aux nouveaux traitements.
Dr Christian Geny
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