Informer, former, proposer… 3 moyens de faire bouger les comportements pour bien vieillir

Le
vieillissement de la population est inéluctable mais il peut être
porteur d’espoirs, à condition de "bien vieillir". Cette "chance
individuelle" pourrait en effet devenir une "opportunité collective",
selon Serge Guérin, auteur de "L’Invention des seniors". Et c’est ce
que le programme Pensa (Prévention santé et nutrition des seniors
actifs) tente d’apprendre aux collectivités pour qu’elles informent les
seniors et les intègrent dans la société. Concrètement, ce programme
s’appuie sur des expertises reconnues et est déjà lancé dans quatre
villes pilotes.

"Apprendre à bien vieillir", tel est l’objectif de Pensa (Prévention
santé et nutrition des seniors actifs), le programme de prévention
santé destiné aux plus de 60 ans.
Soutenu par des experts mais aussi
par le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et par le
Ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, ce
programme a été initié par l’Association Fleurbaix Laventie Ville Santé
dans le but d’impliquer les municipalités dans le "bien vieillir".
Chaque ville pourrait ainsi optimise, selon ses richesses et ses
particularités, "son action en direction des plus de 60 ans afin qu’ils
demeurent le plus longtemps possible des seniors actifs".

Ce qui fait vieillir versus ce qui maintient en bonne santé


Le
vieillissement de la population est un fait. Les octogénaires qui
étaient de 1,3 million en 2000 seront 5 millions dans trente ans. Les
nonagénaires passeront quant à eux de 350 000 à 1,3 million… Au-delà
des questions économiques, il y a de quoi s’interroger sur ce qu’il
faut pour bien vieillir mais aussi ce qui fait vieillir. Pensa y a
réfléchi.
"Ce qui fait vieillir :

  • Le départ en retraite
  • Le petit dernier qui quitte le domicile
  • Le choc de la ménopause
  • La perte des vieux parents
  • La chute des ressources financières
  • La disparition du conjoint
  • On
    entre dans le vieillissement lorsque s’annonce la "perte de trop",
    celle que l’on ne parvient pas à gérer. Un cercle vicieux se met alors
    en place : retrait de la vie sociale, absence de projets, réduction des
    activités, qui impactent aussi bien la santé, que la vie psychique et
    intellectuelle.

Ce qui maintient en bonne santé :

  • Continuer à avoir une activité professionnelle à temps partiel ou des responsabilités associatives
  • S’engager dans la vie de la cité (30% des maires ont plus de 60 ans) ou dans les activités paroissiales ou caritatives
  • S’occuper de ses petits-enfants
  • Appartenir à un réseau social (clubs, universités du 3e âge)
  • Avoir des activités sportives
  • Vivre en couple
  • Manger de vrais repas à heure régulière
  • Entretenir son capital santé (soins, dépistages, nutrition équilibrée…)."

Repenser la place et le rôle des seniors dans la société


Il
est évident que quitter son travail constitue un changement profond
dans la vie d’un individu. Mais il est aussi évident que la société
doit faire une autre place aux seniors, leur permettant ainsi de
préparer leur vieillissement. En effet, plus les jeunes seniors
prépareront, tant sur le plan de la santé que sur celui du bien-être
moral, leur vieillissement, plus les dernières années de vie seront
meilleures. Avec un mode vie équilibré, des liens intergénérationnels
renforcés et une participation plus visible dans la société, les
seniors ont en effet plus de chance de bien vieillir. C’est donc de
cette idée qu’est né le programme Pensa.
"Concrètement, Pensa
consiste à mettre en place dans chacune des villes des actions de
proximité visant à promouvoir la santé, l’équilibre alimentaire,
l’activité physique, l’activité intellectuelle et l’insertion sociale
chez les seniors."
Basé sur l’expertise des expériences Fleurbaix
Laventie Ville Santé et Epode destinées, il y a 15 et 4 ans, à prévenir
l’obésité de l’enfant, Pensa a été lancé le 17 avril dans quatre villes
pilotes : Royan, Contrexéville, Cavalaire-sur-Mer et Evreux.
Dans les faits, ce programme s’engage en faveur des aînés en favorisant :

  • "Une
    dynamique d’actions dans la vie quotidienne des seniors, qui tient
    compte de leur environnement, de leurs contraintes (mobilité,
    ressources…), de leur histoire, de leur culture de leurs habitudes…
  • Un respect des spécificités de chaque ville partie prenante du programme, avec intégration notamment des initiatives locales
  • Une mise en oeuvre progressive, pragmatique, faisant la part belle aux actions concrètes, proches des gens…
  • Une
    prise en compte des quatre composantes de la prévention : l’équilibre
    alimentaire, l’activité physique mais aussi l’activité cérébrale, la
    socialisation."

Mais à terme, Pensa repense la place et le rôle des seniors dans la société.

Diminuer la dépendance, diminuer les dépenses publiques


"On
peut imaginer que Pensa, en diminuant la dépendance et en profitant au
mieux des compétences et de toutes les richesses que les seniors
peuvent apporter à la société, impactera favorablement sur les dépenses
publiques. En parallèle, le projet devrait avoir des répercussions sur
le contrat social qui relie les différentes générations et sur la
cohésion sociale de manière plus générale. Enfin, l’expertise que les
municipalités impliquées auront acquise dans la connaissance du grand
âge pourra être utilement déclinée au niveau national."


Mais
l’expérience de Fleurbaix Laventie Ville Santé et Epode sur laquelle
s’appuie le programme Pensa est d’ores et déjà au service des villes
pilotes. L’implication de la ville et des différents intervenants
(médecins, pharmaciens, commerçants, CCAS, intervenants associatifs…)
est d’abord primordiale puisque "c’est de leur motivation à
communiquer, informer, organiser que dépendra le succès des différentes
actions à destination des seniors".

Informer, former, proposer…


"Chaque
année, un thème de réflexion prioritaire sera proposé aux villes Pensa
dans la perspective de faire évoluer l’environnement local et l’offre
de services en faveur des seniors. Une pathologie liée au
vieillissement sera également plus spécifiquement abordée dans les
messages de prévention et les actions menées par la ville. Deux fois
par an, des opérations de promotion de l’activité physique et
cérébrale, des événements de loisirs, mobilisant les acteurs locaux de
la ville seront développés. Un média dédié sera aussi distribué aux
seniors chaque semestre. Personnalisé aux couleurs de la ville, il
reprend les quatre axes du programme (nutrition, activité physique,
insertion sociale, stimulation intellectuelle) et les décline selon la
saison. Il développe aussi un "fil rouge santé", selon le thème retenu
de l’année. Une lettre d’information sera enfin diffusée aux
professionnels de santé précisant les actions menées sur la ville,
évoquant le fil rouge santé et développant certains sujets liés au
vieillissement."
[…]

Contact presse :
Protéines
Stéphanie Prodhomme

01 42 12 81 83
sprodhomme@proteines.fr


Nolwenn Neveu

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