Le Conseil économique et social lance la réflexion sur la place des seniors dans la cité

La section "Cadre de vie" du Conseil économique et
social vient de se saisir de la question du rôle des seniors au sein de
la cité. Le business a su leur reconnaître un rôle en qualité de
consommateurs. Ils sont sur-représentés en politique. En revanche, peu
est fait pour favoriser l’émergence d’une vraie transition
travail-retraite et l’utilisation des savoirs ou de l’expérience des
aînés au profit de la collectivité. La saisine du CES devrait déboucher
sur la publication d’un rapport et d’un avis à la fin de l’année.

La
saisine du Conseil économique et social par sa section Cadre de vie sur
le thème "seniors et cité" devrait faire l’objet d’un rapport et d’un
avis au gouvernement avant la fin de l’année. L’objectif est de mettre
en lumière la vraie place dans la vie publique et associative de la
génération la plus nombreuse qui est aussi la plus disponible compte
tenu des cessations précoces d’activité. Nous publions ci-dessous le
texte de la saisine. Il servira de guide aux travaux du Conseil
économique et social. Il est possible que celui-ci étende ses travaux
au-delà du cadre fixé à l’investigation annoncée dans la mesure où la
cohérence de l’investigation le requerrait.

"Ce
texte est formidable et va grandement nous aider à faire avancer "le
schmilblik" car le fait que la Société Civile s’empare du sujet est une
légitimation indispensable, avant même la sortie du rapport !" écrit
Dominique Thierry, vice-président national de France Bénévolat. Il est
à noter que le Conseil économique et social s’était saisi dès 2001 de
la question "âge et emploi à l’horizon 2010" relative à l’emploi des
seniors, sous l’égide de Bernard Quintreau, président de section au
CES. Les constats et préconisations contenus dans son rapport ont
conservé leur validité. La société française n’a pas encore vraiment
intégré le vieillissement à son mode de gestions de l’emploi des
seniors.

La saisine rédigée par Monique Boutrand, conseillère
économique et sociale, et secrétaire nationale de la CFDT-Cadres,
pourra contribuer à mieux penser la ville et la vie sociale en fonction
de l’avancée en âge des catégories de population les plus nombreuses et
de la disponibilité que la retraite crée. Ce rapport aura notamment
pour objet de poser les bases de la nouvelle solidarité qui, à
l’horizon 2030, sera nécessaire pour prendre en charge les besoins des
millions de baby-boomers devenus octogénaires.

"Le senior ignoré en tant qu’acteur social…"
"La
part des plus de 60 ans dans l’ensemble de la population va croître
dans les prochaines années sous l’effet du "papy boom" et cette
évolution crée une situation inédite. Le précédent rapport de la
section adopté le 24 octobre 2001 et intitulé "âges et emploi à
l’horizon 2010" mettait en exergue cet effet démographique au regard de
l’emploi. A l’échéance 2030, nous pouvons aujourd’hui considérer que la
retraite permettra, avant l’apparition de la dépendance, de vivre une
longue période où le citoyen retraité peut jouer un rôle déterminant
dans la vie sociale.

Dans l’imaginaire collectif, le senior, dès
qu’il quitte le travail, entre dans le camp des vieux. S’il intéresse
en tant que consommateur, il est ignoré en tant qu’acteur social,
économique et plutôt évoqué en termes de risque ou de coût dans le
budget de protection sociale.

Ne faudrait-il pas aussi envisager cette évolution démographique en termes d’opportunités ?
L’espérance
de vie en bonne santé permet aux jeunes retraités de conserver toutes
leurs capacités. Si la pénibilité de leur ancien métier limite
l’activité de certains, si un légitime droit au repos choisi peut
s’exprimer chez d’autres, nombre de seniors continuent une activité,
recréent une entreprise, s’investissent dans une association ou un
mandat électif de proximité à un rythme aussi soutenu que celui de leur
vie professionnelle."