Martin Hirsch veut légaliser l’esclavagisme caritatif
L’ancien président d’Emmaüs France, devenu Haut
commissaire aux solidarités actives du gouvernement Sarkozy, demande la
consécration officielle du statut des compagnons d’Emmaüs. Pour ce
faire, une disposition législative sera présentée au Parlement cet
automne à l’occasion de l’examen du texte instaurant le non moins
charitable RSA…
Pourquoi une telle requête ? Explications.
Leur statut est particulier au mouvement fondé en 1949
par l’abbé Pierre. Dans son principe, les compagnons vivent de leur
travail sans être salariés au sein d’une communauté qui pratique
l’accueil inconditionnel. Anciens hébergés ou venant d’autres
communautés, ils sont logés, nourris, et reçoivent une allocation. En
contrepartie, ils assurent l’accueil et la logistique des centres
d’hébergement d’urgence et accueils de jour de l’association, ainsi que
diverses opérations ponctuelles. Un statut que l’on peut effectivement
qualifier, sans être péjoratif, de "bâtard".
Travailleur solidaire, mais sans salaire
Sur le site de la communauté Emmaüs d’Angoulême, on
peut lire : «Souvent meurtris par la vie et ses aléas, les compagnons
rejoignent la communauté pour redonner un sens à leur vie, tout en
prenant part à la dynamique d’Emmaüs : "Servir premier le plus
souffrant". A Emmaüs, les compagnons ne sont pas isolés. S’ils sont
contraints d’accepter les règles de vie communautaire, chacun est à la
fois soutenu par le groupe et aidé par l’équipe d’encadrement. Les
compagnons sont considérés comme des travailleurs solidaires. Ils
bénéficient des prestations de la Sécurité Sociale. […] Ils
perçoivent une allocation hebdomadaire et des allocations vacances. De
par le statut de compagnon, ils ne peuvent pas prétendre à d’autres
revenus (RMI, Assedic). La communauté cotise à l’URSSAF pour la
retraite des compagnons.»
… Est-ce cette forme de servage que Martin Hirsch veut consacrer ?[…]
Commentaires récents