La polémique Le Coz

Publié le 21/08/2008 N°1875 Le Point

Les propos dans Le Point (n°1868) de
Pierre Le Coz, vice-président du Comité consultatif national d’éthique, sur les
dépenses de santé qui prolongent la vie ont provoqué une campagne sur Internet.
Explications de l’intéressé.

Anne Jeanblanc


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«A près
m’avoir lynché, certains tentent de me récupérer. Il faut vraiment être
philosophe pour supporter tout ça ! »
Tout ça, comme le dit Pierre Le Coz,
ce sont les réactions consécutives à la publication d’une interview de l’actuel
vice-président du Comité consultatif national d’éthique (1) dans Le Point
(n°1868). La phrase « Il vaut mieux correctement prendre en charge un père
de famille de 40 ans, qui est rentable pour la société, qu’une personne de 80
ans qui n’a plus toute sa tête. C’est évidemment un constat tragique. Mais nous
n’avons pas le choix ! »
avait valu au Point une avalanche de
lettres offusquées et à Pierre Le Coz bien des tracas. Une polémique,
orchestrée sur Internet, s’est ensuivie. Avec un leitmotiv : Le Point
n’aime pas les vieux. Mise au point avec le principal intéressé, qui a relu ses
réponses avant publication…

Le Point : Que vous a-t-on reproché ?

Pierre Le Coz : C’est mon exclamation « nous n’avons pas le choix ! »
qui a provoqué les plus vives critiques. Cette phrase a été mal comprise. Je ne
voulais pas dire qu’il faudra tôt ou tard sacrifier les plus âgés pour
maintenir la santé des plus jeunes. Je voulais simplement dire que nous ne
pourrons pas éviter de nous poser la question du coût des médicaments au regard
de l’allongement de l’espérance de vie. Ce n’était que du bon sens.

Comment les attaques contre vous ont-elles commencé?

La première réaction est venue en juillet de La Maison
de l’autonomie
, un réseau francophone de gérontologie. Ces professionnels de la
prise en charge des personnes âgées se sont indignés ; je le comprends et je
leur ai adressé une réponse qu’ils ont publiée. Mais, très vite, j’ai reçu des
mails, parfois extrêmement blessants. On m’y accusait de défendre une
euthanasie économique, voire d’être un partisan d’une solution finale qui
consisterait à éliminer les vulnérables et les improductifs. Des blogs se sont
emparés du sujet et ont déformé mes réponses. Les gens qui les rédigent sont à
l’affût du moindre article pour faire de la politique. Ils ne cherchent pas à
établir la vérité, ils veulent seulement transmettre leur idéologie. Or
l’éthique est totalement indépendante de la politique.

Quel message souhaitez-vous faire passer aujourd’hui ?

Il faudra obligatoirement aborder, un jour ou l’autre,
le sujet des dépenses de santé qui prolongent la vie mais sans l’humanité, et
celui de l’éventuel acharnement thérapeutique. Il n’y a pas de honte à poser la
question du prix des médicaments dans les décisions médicales. Les gens savent
bien que c’est à eux que l’on demandera de cotiser toujours plus. De plus en
plus de pays ont le courage d’affronter ces problèmes. Pourquoi pas la France ?
Cela n’implique pas d’appuyer brutalement sur le frein, mais de demander un
effort à tout le monde pour limiter les dépenses de santé, médecins comme
citoyens, jeunes comme vieux.

[…]

suite et source