Edvige
International, les Big Brother Awards France, Souriez vous êtes filmés
et la Ligue Odebi s’associent aux communiqués publiés le 1er juillet
par la LDH et par le Syndicat de la Magistrature alertant sur l’extême
dangerosité du fichier Edvige.
Sans aucun débat public, ce fichier commun aux
Renseignements Généraux et à la DST désormais réunies au sein d’une
même agence de renseignements – la Direction centrale de la sécurité
publique -, vient d’être « légalisé » par décret.
« Légaliser » est un bien grand terme puisque le recensement de la
plupart des informations nominatives qui figureront dans ce fichier est
formellement interdite par la loi Informatique et Libertés, sauf… si
« la sureté de l’État » est en jeu.
Il incluera, en effet, des renseignements identitaires non seulement
sur les « suspects » susceptibles de « troubler l’ordre public », mais
aussi toutes les notes propres au travail de renseignement comme les
opinions politiques, religieuses, la sexualité, les origines ethniques,
les appartenances syndicales et associatives. Les personnes mineures ne
seront pas épargnées non plus puisque Edvige ciblera également les
jeunes à partir de 13 ans.
On peut se demander aujourd’hui si l’état fait encore
une quelconque différence entre « suspect » et « délinquant », entre
« capable du fait » et « condamné ». Et si l’atteinte hypothétique à la
« sûreté de l’État » – incluant des actes tels que aider les enfants de
sans-papiers, se rebeller contre une autorité policière excessive, ou
ne pas vouloir d’OGM dans son assiette – peut, dans une démocratie,
servir de prétexte à la constitution d’un tel fichier. Il n’est pas
sans rappeler les fiches du ministre Fouché qui comportait renseignements, dénonciations et calomnies sur tout individu suspecté de ne pas être un bon sujet de l’Empire.
Les BBA France déplorent à nouveau l’impuissance de la CNIL
à empêcher la constitution d’Edvige. Elle est largement due aux
modifications de la loi Informatique et Libertés avalisées par son
rapporteur et Président Alex Turk et à sa dépendance financière aux
deniers de l’Etat. Ils dénoncent également l’absence de réaction du
Conseil d’Etat, qui a forcément été consulté sur un tel texte.
La seule attitude démocratique consiste à s’opposer
massivement à ce fichage abusif et dangereux, qui nie à une certaine
catégorie de personnes tout droit, en particulier à la vie privée. Les
personnes, délinquantes avérées ou potentielles et les militants
contestataires, tout commes les criminels et les terroristes, sont des
êtres humains auxquels sont dus les droits fondamentaux garantis à tous
par la Constitution et les Déclarations des Droits de l’Homme. Les BBA
France s’associeront à toutes les associations qui oeuvreront pour
faire valoir ces droits et demander la suppression du fichier Edvige.
L’équipe des BBA France, membre de Privacy International, avec Souriez, vous êtes filmés ! et la Ligue Odebi.
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