«On est tous des handicapés»

11 octobre 2008 – PROPOS
RECUEILLIS PAR JOëL JENZER

Jean-Louis Fournier n’avait
jamais parlé de ses deux fils «pas normaux», jusqu’à ce qu’il leur dédie un
livre à la fois drôle et émouvant, en lice pour le prix Goncourt.

«Quand j’ai décidé
d’écrire ce livre, j’ai eu deux choses à éviter: tomber dans la pleurnicherie,
bouleverser les gens, les faire pleurer, et tomber dans le cynisme à la
«Hara-Kiri», où on rigole sur les gosses handicapés. J’ai voulu être entre les
deux, et je crois que je le suis.» Le livre en question, c’est «Où on va,
papa?». L’auteur, Jean-Louis Fournier, y parle de ses deux fils handicapés,
Mathieu (aujourd’hui décédé) et Thomas. Deux garçons dont il a caché longtemps
l’existence (excepté à ses proches), pour éviter l’air de circonstance –
catastrophé – que prennent les gens quand on leur dit qu’on a des enfants
handicapés. «Où on va, papa?», comme la seule phrase que savait lui dire un de
ses fils…


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Au fil du livre,
très court, l’écrivain raconte des scènes vécues ou fait part de pensées nées
de cette relation douloureuse avec deux fils lourdement handicapés, promis à
aucun avenir, sinon de végéter à l’état de quasi légumes. «Ce que je raconte
n’est pas inventé. Par exemple, Thomas ne se tenait pas droit; alors j’avais
dit à leur mère: «Ecoute, c’est simple, quand il sera grand, il sera garagiste,
mais dessous les bagnoles!» Ça me faisait rigoler, et, en même temps, ça me
faisait peut-être supporter un peu ce truc. Je ne pense pas que si on rit de
quelqu’un, ça veut dire qu’on n’aime pas la personne dont on se moque. Pour
moi, c’est plutôt le contraire.»

Aimer
autrement

Méchant avec ses
enfants, Jean-Louis Fournier ? C’est en tout cas ce que lui disait une étudiante
lors d’une rencontre récente. «Je peux supporter toutes les bêtises, mais pas
celle-là. Je ne suis pas méchant du tout, et tous les gens qui savent lire ce
livre-là ont bien vu que c’était un grand truc de tendresse. Il y a des chemins
détournés pour la tendresse; ce ne sont pas les gens qui vous disent «Je
t’aime» qui vous aiment le plus.»

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