Peut-on rire de tout ?


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Des
rires gras sur le handicap, suscités par une récente chronique radiophonique,
ont choqué un auditeur, Jean-Michel Royère, qui constate que, depuis, il a été
abusé.

Le 9 septembre dernier, beaucoup de personnes, valides et handicapées, ont été choquées par les propos de la chronique dite "humoristique" de Stéphane Guillon au sujet des Jeux Paralympiques (tranche horaire de Nicolas Demorand animateur du "Sept-dix" sur France Inter), mais aussi et surtout par les rires déplacés des personnes valides qui étaient présentes dans le studio entre 7h55 et 8h00.
 



Bien dans ma tête, bien dans ma peau, j’assume mon handicap sans aucun problème
depuis plus d’un demi-siècle. Mais quand les bornes sont dépassées, je le dis
haut et fort. Estimant que ces propos portent une grave atteinte à notre
condition de handicap, je me suis immédiatement manifesté auprès de France
Inter pour demander des excuses à l’antenne même jour, même heure. Quoi de plus
normal ? Par courrier, la radio m’a présenté ses excuses. Estimant que celles-ci
devaient être destinées à tous les auditeurs concernés, j’ai réitéré ma
demande. Cette action a fait l’objet de plusieurs articles dans les médias
ainsi que des débats dans différents forums sur le web.

Par lettre recommandée avec A.R (avec copie au directeur délégué de France
Inter et au PDG de Radio France) j’ai une nouvelle fois demandé aux personnes
concernées de présenter leurs excuses à l’antenne. Seul le directeur délégué de
France Inter m’a répondu; quant aux trois autres personnes, c’est silence
radio
! Fidèle à ma conviction qu’il ne faut jamais baisser les bras, j’ai
créé un site Internet  http://coupdegueule.jimdo.com/coup-de-gueule/   pour exposer l’objet de mon "coup de gueule"
et ma requête auprès de France Inter.

Devant cette situation, le directeur délégué de France Inter, Frédéric
Schlesinger, m’a écrit le 15 octobre : "Je reste concerné par vos messages
et je ne les poubellise jamais. De même j’ai visité les liens que vous
m’indiquez et puis vous assurer de mon plus profond respect. France Inter
produira et diffusera avant la fin de cette année une grande émission consacrée
au handicap et aux personnes handicapées."

Enfin les choses bougent. Le fait que cette chronique "humoristique"
ait suscité de très vives réactions et débats, montre bien qu’au delà de
l’humour, nos concitoyens ne sont pas insensibles aux problèmes que rencontrent
les personnes handicapées et n’ont pas hésité à manifester leur plus vif
mécontentement. Cette "grande émission consacrée au handicap et aux
personnes handicapées" est à mes yeux bien plus efficace que des paroles
d’excuses prononcées à l’antenne…

Début novembre, n’ayant plus de nouvelle, je relance à plusieurs reprises
France Inter. Le directeur délégué m’a annonce que cette émission aurait lieu
le 18 novembre. Hélas, la déception est grande : en fait de "grande
émission", nous avons eu droit aux quarante minutes du "Téléphone
sonne" dont le thème collait parfaitement l’actualité du moment dans le
cadre de la 12e Semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Tout ceci
programmé de longue date compte tenu de ce thème récurrent. Donc, rien de
spécifique et d’original. Et point de "grande émission"… et encore
moins d’excuses. Le 19 novembre, j’ai donc relancé le directeur de France Inter
pour qu’il respecte sa parole.

Mais pourquoi ce coup de gueule ? Parce que nous sommes déjà au ban de la
société, faisons l’objet de moqueries diverses et de manque de considération.
Est-ce que de tels propos tenus sur une radio nationale de grande écoute
améliorent l’intégration à l’école des enfants handicapés ? Le montant des
allocations adultes handicapés ? La mise en place d’infrastructures adaptées ?
Notre emploi ? Notre intégration dans la société ? Si cela était réellement,
cela se saurait, bien évidement. Mais c’est loin d’être le cas malheureusement.
Le handicap sous toutes ses formes concerne directement plus de 10% de la
population française et indirectement près de 25 % de la population. France
Inter devrait être le reflet de ses auditeurs.; ce n’est malheureusement pas le
cas. Où est le service public ? Nous n’avons pas besoin de misérabilisme,
d’humour déplacé ou de compassion, nous avons besoin de deux choses : la
reconnaissance et le respect.

Le combat continue pour cette reconnaissance et ce respect des personnes
handicapées. Je ne baisse pas les bras. Et vous qu’en pensez-vous ?


Jean-Michel Royère, novembre
2008.