Oui à la diversité, mais à toutes les diversités, y compris le handicap par Monique Pelletier et Edouard Braine

Oui, les Etats-Unis ont un président noir. Pour autant, Barack Obama n’a pas été élu à cause de sa couleur de peau. Oui, plus de soixante ans auparavant, le président Roosevelt avait exercé la fin de son second mandat présidentiel en fauteuil roulant. Quant à l’Allemagne, elle a, depuis près de vingt ans, un ministre important en fauteuil roulant. Wolfgang Schäuble, ministre de l’intérieur de la coalition d’Angela Merkel, ne doit aucunement son poste à sa paraplégie, mais à sa constante réélection au Bundestag et à sa brillante carrière ministérielle.

 

Non, la France n’a aucun élu de premier plan qui soit "venu d’ailleurs" ou "différent" du fait de son handicap. L’ouverture à la diversité, ce chantier nouveau, engagé tout récemment par le président Sarkozy, concerne la diversité ethnique. Et c’est très bien. Quant au handicap, domaine où nous sommes, hélas ! la lanterne rouge en Europe, aucun ministre ne porte un handicap visible, sauf le précédent cruel d’un secrétaire d’Etat chargé précisément du handicap et convaincu de malhonnêteté. Dans la fonction publique, quelques nominations modestes, celle, à Cahors, d’un secrétaire général de préfecture ou, dans le Kurdistan irakien, d’un consul, tous deux en fauteuil roulant, ont été accueillies comme de véritables "novations".

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Source : lemonde.fr