Suite à l’édit du Docteur Bernard Pradines (suite)

nous avons reçu ce courrier de notre ami Jérôme PELLISSIER:


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"Puisque Bernard Pradines (que je profite pour saluer
amicalement) parle de moi dans sa réaction à la réaction de ce lecteur de son
édito, et pour éviter tout malentendu, je veux bien que le texte ci-joint, qui
me semble justement clarifier les choses, soit publié dans la prochaine lettre. Amitiés,Jérôme."


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Très
synthétiquement, en réaction aux échanges publiés dans la lettre de la Maison de l’autonomie, il importe je
crois de préciser trois points :

1 –
Oui, il existe des similitudes entre tous les lieux de vie collectifs, que ces
lieux soient d’enfermement (prisons) ou non (pensionnats, couvents, casernes,
maisons de retraite, etc.).

C’est
précisément à partir du constat de ces similitudes (cf. notamment les travaux
de E. Goffman), de ces tendances "naturelles" de ces lieux collectifs
(pratiques uniformisantes, dépersonnalisantes, etc.) qu’une très grande
majorité de ces lieux, des années 1970 aux années 2010, se sont améliorés et
ont travaillé à inverser ces tendances : personnalisation du prendre-soin,
souplesse des règlements et des règles de vie, ouverture vers l’extérieur,
prises en compte de l’avis des personnes et de leurs familles, etc.

Je suis
persuadé qu’aujourd’hui, comme hier, les constats de Bernard Pradines (et des
autres regards lucides) forment un grand moteur de changement : c’est bien
parce qu’on constate en 2009 qu’il peut rester des pratiques destructrices du
"bien-être" et du sentiment de "vivre librement comme chez
soi", qu’on peut axer une partie de notre travail sur la manière de les
faire disparaître dans les prochaines années.

2 – Quelles
que soient ces similitudes, et quelles qu’elles aient été par le passé, elles
ne permettent, et n’auraient permis à aucun moment de l’histoire des longs
séjours, d’affirmer une équivalence entre ces longs séjours
et les camps
de concentration. Prétendre qu’ils seraient identiques constituerait en effet
une double offense, une double insulte : à ceux qui travaillent dans les longs
séjours au prendre-soin des personnes qui y vivent ; à ceux qui moururent dans
les camps de concentration sous les coups, psychiques ou physiques, des
bourreaux qui y sévissaient.

3 – Enfin (puisque Bernard Pradines y
fait référence, parlons-en), ces différences fondamentales entre longs séjours
et camps de concentration n’empêchent en effet pas de constater les analogies
existantes entre les discours tenus par certains notables nazis dans les années
1930 et les discours tenus par certains journalistes ou économistes actuels,
notamment sur la vieillesse ou sur la fin de vie.

Ce furent bien, dans les
années 1930 (suite à la crise économique de 1929), des notables nazis qui
mirent en place des mesures
dites de
« planification économique », des réductions budgétaires de
plus en plus importantes dans le domaine de la santé (diminution des ratios de
soignants et des durées de séjour, fermetures de petits hôpitaux et de services
« coûteux »). Certaines avaient explicitement pour but de forcer les
professionnels à négliger les « incurables improductifs »,
toutes visaient à « décharger [le] peuple de la pression des dépenses
pour des patients […] inutiles »
, à alléger la « charge
faramineuse imposée à l’Allemagne »
par les « existences
fardeaux 
» (Ballastexistenzen)
.

Mais c’est bien, en 2005,  Richard Liscia,
rédacteur en chef du Quotidien du médecin, qui écrit :
« Même
les gens âgés doivent participer à la production nationale (…). Si nous étions
extrêmement cyniques, nous dirions que le moment arrive où, du point de vue de
la dépense publique, il vaudrait mieux que meurent les gens qui veulent rester
oisifs. »

C’est bien, en 2004, l’économiste Alalin Cotta qui
affirme : " Percevant déjà que le prix de ces derniers jours
n’est peut-être pas, par des voies multiples et détournées, sans avoir une
influence néfaste sur le chômage des jeunes, les milieux médicaux ne sont déjà
plus favorables à la vie à toute douleur et à tout prix »
, et précise qu’il faut donc « une sorte d’autorégulation
organisée par la société qui [créerait] une fonction sociale : donner la
mort »
.

Ce fut
bien un médecin SS,
Friedrich
Mennecke, qui affirmait dans les années 1930 : « L’homme qui n’est pas
capable de se nourrir seul n’a pas besoin de vivre »
.

Sommes-nous
bien certains qu’une telle conviction soit totalement absente de l’idéologie
dominante actuelle ?

Jérôme Pellissier.