L’école inclusive

Mme Cécile Galley, députée du Nord, a remis son rapport concernant « l’hébergement des personnes âgées et handicapées en Belgique ». Celui-ci, attendu normalement en juin 2008, a été remis plus tardivement, mais ne manque pas d’intérêt (télécharger le rapport ). Ce rapport dresse un constat de la situation concernant les enfants autistes scolarisés en Belgique. Trop de famille sont « éclatées » du fait de ce qu’il est convenu d’appeler « l’exil » d’enfants, dont  l’Etat français n’est pas capable d’assurer la scolarisation sur le territoire. Il est paradoxal, en plus, que les places occupées par de jeunes français en Belgique le soient au détriment de…jeunes belges !  

Le temps est venu, peut-être, d’aller au-delà du constat et de faire des propositions. Si nous parlions, enfin,  de « L’école inclusive » ? Voici donc une approche réalisée avec Mme Isabelle MOSTIEN-RESPLENDINO, et M. J-Louis FONTAINE 

 

LA SCOLARITÉ DES ENFANTS HANDICAPÉS

AU-DELÀ DU RAPPORT DE CÉCILE GALLEZ,

UN AUTRE CONCEPT : L’ÉCOLE INCLUSIVE

 

Le ministre du Travail et de la Solidarité, Xavier Bertrand, et la secrétaire d’Etat chargé de la Solidarité, Valérie LÉtard, ont confié une mission à Cécile Gallez, députée du Nord, sur le recours à l’hébergement en Belgique de milliers de personnes âgées ou handicapées.

En présence de Didier DONFUT, ministre wallon de la santé, de l’action sociale et de l’égalité des chances, Valérie LÉTARD a reçu le rapport de Cécile GALLEZ sur les conditions d’hébergement des personnes âgées et personnes handicapées de nationalité française en Belgique lors d’une conférence de presse ce vendredi 13 février à 11h30 à la préfecture de Lille.

L’afflux depuis plusieurs années de Français handicapés ou dépendants en Belgique, plus particulièrement en Wallonie, s’explique par le manque de places en France, mais aussi par un accueil plus individualisé et "chaleureux", selon un rapport présenté vendredi par la députée française.

Selon les estimations, quelque 1600 personnes âgées de nationalité française seraient hébergées en Wallonie et 6500 personnes handicapées, dont près de 3000 enfants accueillis dans l’enseignement spécialisé de la Communauté française, a souligné la députée du Nord.

Le manque de places en France, notamment pour les personnes polyhandicapées ou atteintes d’autisme, pousse les familles, et pas seulement celles des régions frontalières, à se tourner vers la Belgique.

En France, les places en établissement pour personnes âgées n’ont augmenté que de 1% par an de 1996 à 2005, alors que le pourcentage de personnes âgées de plus de 75 ans croît de 3% chaque année, indique la députée, notant cependant une amélioration de l’effort public ces dernières années. La capacité d’accueil des personnes âgées en France, explique-t-elle, est de 8,4 lits pour 1000 habitants, contre treize à quatorze lits en Wallonie.

Scandale des hébergements en psychiatrie

La députée dénonce notamment le "scandale" en France des personnes qui souffrent de troubles du comportement et d’autisme, hospitalisées en psychiatrie alors qu’elles devraient être en structure médico-sociale. Leur nombre, à l’échelle de la France, s’élèverait à 30 % de la population hospitalisée en psychiatrie.

Cependant, "même s’il y avait un nombre de places suffisant, certaines familles préféreraient continuer à traverser la France pour trouver un établissement répondant à leurs attentes", affirme Cécile Gallez. Les structures belges accueillant des personnes âgées sont plus petites (moyenne de 46 lits contre 60 en France), avec un aspect "plus convivial et plus chaleureux".

Pour les handicapés, c’est une "plus grande souplesse des établissements, la forte implication des familles, l’accompagnement très pragmatique, le personnel d’encadrement plus polyvalent", "un savoir-faire belge" qui attire les Français.

Les personnes handicapées accueillies en Belgique sont en large majorité originaires des départements frontaliers et de la Région parisienne :

  • 59 % des enfants handicapés accueillis sont originaires du département du Nord, 13 % du Pas-de-Calais, 14 % sont originaires des départements d’Île-de-France et 9 % de la région Lorraine (source: Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs salariés).
  • 68 % de l’ensemble des personnes handicapées (enfants et adultes) accueillies sont originaires du Nord/Pas-de-Calais.
  • Mais près de la moitié des départements français (48 sur 100) ont passé des conventions individuelles avec des établissements belges.

Difficultés pour les parents d’autistes

Dans son rapport, Cécile Gallez insiste sur les difficultés rencontrées par les parents d’enfants autistes en France: détection tardive du trouble, approche psychanalytique et médicale au détriment de l’approche éducative, insuffisance des places d’accueil.

Mais plutôt qu’une "politique de rapatriement" en France, qui implique la création de 25 à 30 EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), la députée prône la coopération et l’amélioration de l’accueil en France.

La secrétaire d’Etat Valérie Létard a retenu ces propositions et annoncé vendredi la future conclusion d’un accord-cadre entre la France et la Belgique, des procédures administratives facilitées pour les Français pris en charge en Belgique, et le renforcement de l’offre d’accueil en France, notamment dans le Nord, où 1200 places nouvelles seront crées en 2009.

Française résidant en Belgique, maman d’un petit garçon de 8 ans, atteint du syndrome d’Asperger, je connais donc bien le système d’éducation belge, surtout en ce qui concerne l’enseignement spécialisé. En Belgique, bien plus qu’en France, il existe une véritable politique d’éducation pour les enfants atteints de déficience(s). Depuis des décennies, l’enseignement spécialisé y est particulièrement diversifié et efficace.

De mes recherches, de mes rencontres avec les responsables et acteurs sur le terrain, j’ai désiré proposer un véritable projet de réforme pour l’enseignement destiné aux enfants atteints de handicap(s) en France, inspiré, entre autres pays, du modèle belge, en raison de sa reconnaissance, mais aussi de la proximité géographique, culturelle et linguistique entre nos deux pays.

Dans le contexte de l’harmonisation européenne de l’enseignement, en ce qui concerne la scolarité de l’enfant handicapé, pour la Belgique et de nombreux pays, dont les systèmes traitant de cette problématique sont analysés dans ce projet, c’est l’intégration à l’école ordinaire qui est visée, et même plus : l’inclusion.

L’inclusion ne s’arrêtera pas aux seules acquisitions pédagogiques mais prendra également en compte les interactions entre l’enfant et l’institution scolaire dans sa globalité, son insertion sociale et son épanouissement. C’est l’école qui s’adapte à l’enfant et non l’inverse.

Pour prendre connaissance du projet et en obtenir une présentation complète, si besoin : solliciter

jean-louis.fontaine2@wanadoo.fr