Une nouvelle politique générale sur l’incapacité et le VIH (ONUSIDA)
Il est estimé que 650 millions de personnes, soit 10% de la population mondiale, sont atteintes d’une incapacité. Si les personnes handicapées figurent parmi les populations courant un risque plus élevé d’exposition au VIH, les liens entre VIH et incapacité ne font toutefois pas l’objet d’une grande attention.
C’est pourquoi le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont élaboré conjointement une Politique générale qui étudie ces liens et émet des recommandations en vue d’un changement de politiques.
Cette Politique générale expose les actions requises en vue d’accroître la participation des personnes handicapées à la riposte au VIH et de garantir qu’elles aient accès à des services en rapport avec le VIH qui soient à la fois adaptés à leurs différents besoins et tout aussi efficaces que ceux dont bénéficient les autres personnes de la communauté.
Des éléments concrets permettent d’affirmer que les personnes handicapées courent un risque d’infection à VIH équivalent, voire supérieur, à celui des personnes non atteintes d’incapacités. À cause d’un accès insuffisant à des services adaptés de prévention et d’appui en matière de VIH, les personnes handicapées sont susceptibles d’adopter des comportements qui les exposent au risque d’infection, tels que les rapports sexuels non protégés avec une personne du sexe opposé ou entre hommes (notamment dans le cadre du travail du sexe) et la consommation de drogues injectables.
La Politique générale indique qu’une grande proportion de personnes handicapées subissent des agressions ou des sévices sexuels au cours de leur vie. Les personnes particulièrement exposées sont les femmes et les filles, les personnes atteintes de déficiences intellectuelles, et celles qui sont placées en établissement spécialisé, fréquentent une école ou se trouvent à l’hôpital. Des données montrent en outre que dans certaines cultures, les personnes handicapées sont violées en vertu d’une croyance selon laquelle cet acte pourrait « guérir » une personne séropositive au VIH.
Les personnes handicapées sont susceptibles de ne pas bénéficier pleinement des services en rapport avec le VIH et des services connexes en matière de santé sexuelle et reproductive. En effet, les services proposés dans les dispensaires, les hôpitaux et d’autres établissements ne sont pas toujours physiquement accessibles et ne fournissent pas tous des informations en langue des signes ou présentées de façon adaptée (braille, format audio ou langage clair). En outre, il arrive que les prestataires de services manquent de connaissances sur les questions liées à l’incapacité ou adoptent un comportement traduisant une désinformation ou stigmatisant les personnes handicapées.
Comme l’indique la Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006), ces dernières ont le droit de prendre part aux décisions relatives à leur vie, et elles devraient être pleinement associées à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de politiques et programmes en matière de VIH. Il s’agit là du meilleur moyen de garantir que ces politiques et programmes tiennent compte des besoins de ces personnes.
La Politique générale sur l’incapacité et le VIH préconise aux services en rapport avec le VIH d’accorder une place aux personnes handicapées. Elle émet des recommandations à l’intention des gouvernements, de la société civile et des organismes internationaux, en vue d’éliminer les barrières physiques, économiques et comportementales ainsi que les obstacles en matière d’information et de communication. L’objectif n’est pas uniquement d’améliorer l’accès aux programmes de lutte contre le VIH, mais de permettre aux personnes de bénéficier de services sanitaires et sociaux d’une plus grande portée.
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