Interview de la FEPSAP par www.lamaisondelautonomie.com

 

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(Nous vous rappelons qu’il est possible pour tout acteur du secteur social et médico social d’être interviewé.)

LMA : Que signifie la FEPSAP ?

FEPSAP : « FEPSAP » sont les initiales de la Fédération des Établissements Privés de Services À la Personne.

 

LMA : Quel est son rôle ?

FEPSAP : La FEPSAP est une nouvelle fédération ne regroupant que des Sociétés, Associations et Coopératives indépendantes.

Ses objectifs sont :

          Rassembler les professionnels du secteur privé des services à la personne,

         Confronter expériences et méthodes en vue de briser l’isolement des professionnels, permettant ainsi d’échanger sur les bonnes pratiques, les expériences de chacun, et de trouver des solutions aux problèmes rencontrés par les différents établissements,

          la production d’information et le développement d’une fonction de veille,

          la mise à disposition d’outils de communication et de partage de l’information,

          Développer une éthique et un discours commun, notamment par l’élaboration d’une charte de bonne conduite,

          la défense des intérêts des Établissements Privés de Service à la Personne par tous moyens,

          promouvoir l’image des entreprises privées de services à la personne,

          la représentation des Établissements Privés de Services à la Personne auprès des pouvoirs publics ou de tout organisme en rapport avec le Service à la Personne, ainsi qu’auprès de toute autre instance.

LMA : Il existe d’autres fédérations regroupant les entreprises de services à la personne. Était-il véritablement utile de créer une énième fédération ?

FEPSAP : Le problème est, qu’aujourd’hui, les petites structures ne se sentent pas du tout représentées par ces fédérations. Plusieurs de nos adhérents, anciens membres de l’une voire des deux fédérations, font le même constat : « on ne nous écoute pas », « on ne nous entend pas », « rien n’est fait pour nous, tout est pour les gros ». Il suffit de consulter la liste des membres du conseil d’administration de chacune des principales fédérations : ce sont tous des PDG ou chefs d’entreprises de franchises ou de sociétés de plusieurs milliers de salariés… où sont donc les PME ?

LMA : Nous notons une exclusion ou du moins une mise à l’écart des associations et des franchises. Pourquoi ?

FEPSAP : Pour les Associations, certaines ont leurs propres fédérations (une quinzaine environ), elles ont donc à disposition des conseillers techniques ou juridiques. Pour les autres associations, qui ne sont pas membres d’une fédération (UNA, FEHAP, ADMR ou autres), elles sont les bienvenues.

Pour les Franchises, le problème est quasi identique, de par leur statut, les franchisés ont leur franchiseur qui est là pour les aider (tout au moins d’un point de vue théorique), ensuite beaucoup de ces franchiseurs et franchisés font partie d’autres fédérations : La Fédération du service aux particuliers (FESP) ou Fédération française des services à la personne et de proximité (FEDESAP) par  exemple. Cependant, si un franchisé ou franchiseur demande à adhérer à notre fédération, il n’y a pas de refus systématique de notre part, son dossier est étudié par le Conseil d’Administration, qui statuera sur la demande d’adhésion. Même les auto-entrepreneurs s’intéressent à notre fédération.

LMA : Quels sont les réactions à votre dernier communiqué ? Avez-vous été contacté par d’autres entreprises de services à la personne ?

FEPSAP : Notre dernier communiqué a eu un certain succès puisqu’il a été diffusé par différents médias internet, nous avons également communiqué par le biais de notre lettre d’information envoyée directement à plusieurs structures de services à la personne. A la suite de ce communiqué, plusieurs entreprises et fédérations régionales ont pris contact avec nous afin d’en savoir plus sur nos intentions, et pour éventuellement adhérer à notre fédération nationale.

LMA : Que demandiez-vous dans ce communiqué ?

 FEPSAP : Nous demandons tout d’abord au gouvernement, à l’Agence Nationale des Services à la Personne, ainsi qu’à tous les partis politiques de mettre en place une réflexion sur la place des entrepreneurs sociaux. En effet, un communiqué du Parti Socialiste du 5 mars 2010 affirme que la loi Borloo du 26 juillet 2005 « sensée favoriser le développement des services à la personne, a eu pour conséquence de renforcer la concurrence, au détriment des associations. Les entreprises privées qui ont investi le secteur dernièrement utilisent des personnels manquant de qualification » mettant ainsi en cause autant notre professionnalisme que la qualité de notre travail. Nous demandons également à rencontrer les responsables des partis politiques afin que ceux-ci se positionnent clairement sur la place de chacun des acteurs du service à la personne. Enfin nous demandons que tous les acteurs soient contrôlés sur le respect du cahier des charges de chacun des agréments, qu’ils soient associatifs, coopératifs ou marchands.

 

LMA : Vous demandez un abandon des certifications qualité. Pourquoi ?

FEPSAP : Non pas tout à fait, nous ne demandons pas l’abandon des certifications qualité, mais un ajustement de ces certifications sur la réalité du terrain. En effet, aujourd’hui les certifications existantes n’apportent rien de plus, nous semble-t-il, par rapport au cahier des charges de chacun des agréments. Cette certification n’apporte pas une qualité de travail, juste une qualité administrative, qui finalement ne sert qu’à l’affichage, et au renouvellement automatique de l’agrément. Mais cela est encore actuellement en discussion au sein de notre fédération.

LMA : Vous dites que vous rencontrez des difficultés. Les associations ne sont-elles pas dans la même situation ? En quoi sont-elles plus favorisées ?

FEPSAP : Nous reconnaissons le travail des associations dans le secteur de l’aide à domicile depuis 60 ans, mais certaines associations n’ont pas beaucoup évolué. Il y a 60 ans, il s’agissait de bénévoles dirigeant des associations de 2 ou 3 salariés très souvent, précisément, des travailleuses familiales, aujourd’hui, ces mêmes associations sont devenues de véritables entreprises de plusieurs centaines de salariés, (certaines dépassent le millier) mais sans avoir forcément évolué dans le fonctionnement de leurs prestations. Aujourd’hui, il y a un vrai problème de concurrence entre les associations elles-mêmes ainsi qu’entre les associations et les structures dites marchandes :

         les associations, surtout les plus importantes, touchent des subventions de fonctionnement, à l’inverse des structures dites marchandes, alors que les tarifs affichées par les associations et les structures dites marchandes, sont sensiblement les mêmes,

         beaucoup d’associations, ont des locaux prêtés par les communes, les structures marchandes paient un loyer pour ces mêmes locaux et jusqu’à cette année une taxe professionnelle en rapport,

         on nous parle formation, il faut savoir que selon que la structure soit associative ou dite marchande, le prix de la formation peut varier du simple au triple,

         parce que la structure est marchande, certaines administrations nous dénigrent, et font de l’entrave au droit du travail, voire faussent la concurrence. Ainsi la CAF refuse catégoriquement de signer une convention avec les sociétés dites marchandes ou les coopératives.

Aujourd’hui, nous pensons que plutôt que de créer un fonds de secours, il serait souhaitable d’envisager des aides pour les structures, qu’elles soient associatives ou marchandes, qui investiront dans la formation, et dans le respect des différents points du cahier des charges.

LMA : Soyons honnête, ne faudrait-il pas « faire le ménage » dans le secteur du service à la personne ?

FEPSAP : Effectivement, si nous voulons avoir un maximum de professionnalisme et de qualité, il faut « faire le ménage », mais aussi bien parmi les associations que parmi les structures dites marchandes et les coopératives. Sinon, à terme, c’est tout le secteur qui se met en danger. Evitons le scandale de l’émission « les infiltrés »…

LMA : Dans votre communiqué, vous demandez un rendez-vous avec le Président de l’Agence Nationale des Services à la Personne (ANSP) Monsieur Laurent HENART. L’avez-vous obtenu ?

FEPSAP : À ce jour, nous n’avons pas eu de réponse, ni de lui, ni de ses services. Et pourtant nous avons eu confirmation de la bonne réception de notre courrier….tous les membres d’ailleurs du conseil d’administration de l’ANSP ont reçu notre lettre ouverte…nous avons eu quelques contacts avec certains….mais pas du président.

LMA : Pourquoi, selon vous, ne vous a-t-il pas contacté ? Vous ne l’intéressez pas, ou est-ce en raison des élections régionales ?

FEPSAP : Les élections régionales sont probablement la cause, tout au moins nous osons l’espérer. Sinon, nous ne pensons pas que ce soit un manque d’intérêt mais plutôt le fait que nous soyons nouveaux et encore trop peu connus. Rappelons que les petites entreprises dites marchandes ou coopératives représentent la majorité des services à la personne à but lucratif et non les franchises ; Il faut tenir compte de cet état de fait si l’on veut faire progresser le dossier. 

LMA : Des membres du gouvernement ou des partis politiques vous ont-ils contactés ? Des députés ?

FEPSAP : Seul le Parti Socialiste a pris contact avec nous suite à notre lettre ouverte concernant leur communiqué. Nous avons d’ailleurs rendez-vous le 13 avril prochain. Pour les autres partis (UMP, MODEM, Europe Ecologie, PC) c’est un silence assourdissant ! Nous avons contacté les services de Madame la Secrétaire d’État aux Aînés, Nora BERRA, mais il n’y a pas de suite pour l’instant… Sinon nous sommes en contact avec quelques députés et conseillers généraux.

LMA : Comment réagissent les autres fédérations suite à vos communiqués ?

FEPSAP : Aucune réaction officielle de celles-ci, ni de contact.

LMA : Quels sont les projets de la FEPSAP ?

FEPSAP : Nous avons plusieurs projets en cours :

          un guide, qui sera d’ailleurs bientôt fini,

          lutter contre la discrimination dont sont victimes nos structures,

          proposer des outils de travail à nos adhérents,

          établir une veille juridique,

          voire prendre contact avec un syndicat employeur,

LMA : Si vous aviez un dernier message, quel serait-il ?

FEPSAP : Construisons une base solide pour notre avenir et le bien-être de la personne aidée.

LMA : Merci à vous.

C’est nous qui vous remercions.

Pour la FEPSAP,

M. Christophe BEAUTE, Président

04 86 240 885

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