Par Geneviève Laroque

Care : une « solidarité active » ou une « fraternité vivante » : on retrouve la devise de la république sans avoir besoin de transiter par un mot exotique…

Care : prendre soin, c’est une préoccupation active à l’égard des gens et des choses.

Prendre soin de l’autre, c’est répondre à de nombreux besoins, dans une relation symétrique si cet autre prend également soin de moi, relation asymétrique si l’autre ne sait-ne peut-ne veut pas prendre également soin de moi. « Egalement » ne veut pas forcément dire identiquement. Il s’agit d’une notion de solidarité active, solidarité impliquant réciprocité, pas nécessairement identité ni immédiateté. Prendre soin, c’est aussi le souci de soi-même : tu aimeras ton prochain comme toi même dit l’Evangile et, sans être croyant, cela peut rappeler à chacun qu’il est responsable de lui et doit donc se préoccuper de lui même, selon ses capacités dans la société et dans le temps où il vit. Certains appellent cela « autonomie », d’autres peuvent l’appeler « égoïsme ».

Prendre soin, c’est aussi s’occuper des « choses », environnement immédiat ou environnement plus large puisque l’autre et moi vivons dans un environnement.

Etre soigneux, c’est prendre soin de l’environnement immédiat, ou effectuer une tâche quelconque avec application.

Etre soigneur, c’est prendre soin, contribuer au bien être d’animaux captifs ou domestiques.

Etre soignant, c’est dans une première acception, fournir des soins d’ordre médical ou sanitaire. Plus largement c’est prendre soin de personnes malades ou fragile mais dans cette acception le terme « aidant » devient de plus en plus utilisé.

Au sens politique (?), on pourrait donc dire que le « care » est une « solidarité active ».

Les SAP (services d’aide à la personne), dans l’histoire, rejoignent d’une certaine manière « la vie humble aux travaux ennuyeux et faciles (qui) est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour » et M’sieur Sully Prudhomme avait sûrement mère ou épouse ainsi que domesticité (pas domesticat qui serait l’état dans lequel se trouve la domesticité) pour les assurer, ces travaux ennuyeux et pas toujours si faciles que ça.

C’est amusant (!) que la plupart de ces travaux aient été dévolus depuis quelques millénaires aux femmes.

C’est peut être aussi pour ça que la « société du care » pourrait être perçue comme « féminine » au sens un peu péjoratif dévalorisant du terme alors que la formulation « solidarité » (ou fraternité!!) serait plus « virile » donc (!!) plus valorisante ou, souhaitablement, humaine sans connotation de genre…