L’aide à domicile : un secteur plus que jamais en crise

Auteur : Aurélie Haroche

Source :http://www.jim.fr


Paris, le mardi 12 avril 2011 – Situation paradoxale que celui
du secteur de l’aide à domicile. Quand le vieillissement de la
population entraîne nécessairement une forte hausse des besoins et
pourrait en renforcer le dynamisme, une crise financière majeure
entrave son développement depuis plusieurs mois. Le fonctionnement
des services d’aide à domicile repose en effet principalement sur
les subventions publiques et les exonérations de charges. Or ces
dernières ont eu tendance à s’amenuiser dernièrement.

Fin des exonérations de charges : un coût dur

Ainsi, quand l’Etat a choisi de se décharger de ses missions de
financement de l’aide à domicile au profit des départements, ces
derniers n’ont pas bénéficié du soutien nécessaire de l’Etat pour
assumer cette nouvelle tâche. Directeur de l’Union nationale de
l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), Emmanuel
Verny, interrogé ce matin sur Europe 1 expliquait : « Pour
l’allocation personnalisée d’autonomie, les conseils généraux
devraient être remboursés à 50 % par l’Etat. Or aujourd’hui, leur
remboursement est inférieur à 30 %
». Sans surprise, ces
défauts de financement des départements ont des répercussions
directes sur les budgets accordés aux services d’aide à domicile. A
cette difficulté s’est ajoutée depuis le début de l’année la
diminution des exonérations de charges des activités de «
service à la personne ». La fin de ce dispositif entraîne
une augmentation des coûts, allant de 2 à 15 % selon les activités
(l’aide aux familles en difficulté est plus fortement touchée par
la disparition des exonérations).

Suppressions d’emplois

L’ensemble de ces restrictions budgétaires accule un nombre
croissant de structures à la faillite. Hugues Vidor, directeur
général d’Adessa à Domicile évoque « une situation
désespérée
», tandis qu’Emannuel Verny assure qu’un grand
nombre d’associations sont « à découvert permanent ». La
moitié des organismes fonctionnerait de fait avec moins de 4 % de
leur budget annuel en fonds de roulement. Les répercussions sur
l’emploi se seraient déjà faites sentir : 10 000 postes auraient
été supprimés en 2010 et 10 000 supplémentaires seraient encore
menacés cette année.

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