Réponse de Geneviève LAROQUE à …Michelle Joyaux


Il y a quelques semaines nous vous avons proposé de poser des questions à Geneviève LAROQUE, Président de la Fondation Nationale de la Gérontologie






Voici donc vos questions ….et ses réponses






En commençant par les Dames en la personne de Michelle JOYAUX



Chère Geneviève













C’est un vrai bonheur à chaque fois que je vous rencontre








Vous voir en pleine forme réjouis mon cœur car nous avons  tous besoin de profiter de vos conseils et de vos encouragements et donc de  votre connaissance des rapports humains !













Merci de nous dire ce que  vous pensez des actions que nous menons à grands-parrains pour apporter du lien  à souvent quatre générations du fait de l’augmentation de la durée de la vie ?








Que souhaiteriez-vous voir mettre de nouveau en œuvre par  nos équipes ? A bientôt …













Je vous embrasse très fort !








Michelle Joyaux-North












Réponse de Geneviève Laroque à Michelle Joyaux





Les grands Parrains, Grandes Marraines et leurs Petits Filleuls se portent fort bien depuis bientôt trois lustres.







Ils ont diversifié leurs activités mais cela reste, heureusement, la même activité – et cela tombe bien en 2012 : vivre un vieillissement actif et vivre la solidarité entre générations.













Se rencontrer quand on en a envie, se rencontrer à heures et dates précises, se rencontrer directement, par téléphone, par écrit, l’écrit adressé par poste ou électroniquement. Se rencontrer dans son village, son quartier, sa ville, se rencontrer de loin, dans une autre ville, dans un autre pays -quelle aventure. Se rencontrer  pour jouer, admirer, construire, apprendre (et celui qui apprend le plus n’est pas toujours le plus jeune), faire, ne rien faire, écouter, regarder, goûter, sentir et câliner.






Se rencontrer pour, à la fois, découvrir l’inconnu, trouver de nouvelles intimités, pour mieux grandir et pour mieux vieillir, puisque Grandir-Vieillir, à tout âge, c’est vivre et il n’est jamais trop tard, j’en demande pardon au poète, il n’est jamais trop tard pour apprendre à vivre.






Jouer à saute-mouton avec les générations. Celle-ci a un grand parrain jeune retraité suractif avec lequel faire du sport, de grandes balades dont on revient un peu essoufflé et très affamé. Celui-là échange avec une « très vieille Arrière Grande Marraine » une correspondance très
littéraire – et ils se corrigent réciproquement les négligences de style ou d’orthographe. Tel autre ne connaissait même pas les monuments de sa ville et c’est Grands Parrain et Marraine qui les montrent, régulièrement, une fois par mois, avant d’aller goûter ensemble. On pourrait énumérer longuement les actions, les activités. Que proposer de plus ?







Développer peut être davantage les contacts électroniques : cela permet de « mobiliser » des « immobiles » ceux qui bougent difficilement leur corps mais bougent volontiers leur cœur.






Réinventer peut être aussi, dans un réseau de GP et PF ( !) les cahiers tournants de ma grand-mère : cahier épistolaire qui tournait dans le groupe, chacun y ajoutait sa page, son commentaire, son grain de sel et celui à qui arrivait le cahier plein pouvait le conserver et devait en lancer un nouveau. On combine ainsi les relations individuelles entre Grands
Parrains et Petits Filleuls et l’appartenance à des groupes plus larges : la socialisation des uns et des autres ne peut qu’y gagner.







L’idée a déjà été lancée de parrainer en vue de formation-emploi-insertion sociale et professionnelle : à développer sûrement






Inventer le grand Parrainage à l’envers : c’est le plus jeune, l’adolescent qui va parrainer (visites, téléphone, courrier…) un Filleul-Aîné.






Et je manque d’idées, émerveillée que je suis par tout ce qui a déjà été imaginé.






Les solidarités entre générations sont démontrées chaque jour par les Grands-Parrains et leur Petits-Filleuls avec le saute-mouton générationnel. Mais n’oublions pas qu’on ne saute pas par-dessus la ou les générations « intermédiaires » celles des parents ou des grands parents sans s’intéresser à eux mais que la chaleur affective, les échanges de savoir et de plaisir
, les apprentissages du vivre-ensemble développés par la relation privilégiée GP-PF leur bénéficie aussi, directement ou indirectement et c’est très bien comme ça.