REFUS D’APPLIQUER LA LOI LEONETTI

À LA VIE, À LA MORT, tel est le titre du très beau film d’Anne Gorget,  réalisé avec le Centre d’Éthique Clinique de Cochin que dirige le Docteur  Véronique Fournier. Ce film est programmé sur France 2 le mardi 7 février 2012 à 23 :40.

À la suite d’un AVC, Michel Salmon, 53 ans, est victime d’un « lock in » syndrome. Il est réanimé et un accord est donné par sa famille pour une trachéotomie, après une intervention du Centre d’Éthique Clinique. Trois ans plus tard, il demande à mourir, dans le cadre d’un arrêt de traitement, car il ne supporte plus une vie irrémédiablement enfermée entre son lit et son fauteuil, dans l’Hôpital de Long Séjour, où il est loin des siens.

 

Cette demande se fait avec le  total accord de sa femme, de ses filles et de ses proches. Elle n’est pas  entendue par l’équipe soignante, qui refuse d’appliquer la loi d’avril 2005,  malgré une nouvelle intervention du Centre d’Éthique Clinique.

Le documentaire suit la vie  quotidienne de cet homme et de sa famille avec une rare humanité. Il démontre de  manière poignante les dysfonctionnements du système de santé entrainés par la Loi Leonetti et les terribles souffrances induites pour le patient, sa famille et les soignants. Je suis encore très ému par la projection en avant première dont j’ai bénéficié.

Cette projection a été suivie par un débat très digne. Noëlle Chatelet  est intervenue avec sa passion habituelle pour défendre l’évolution qu’elle attend de la loi. Avec fougue, Bernard Kouchner s’est fait l’avocat d’une loi qui introduise enfin l’aide active à mourir. De nombreux intervenants ont évoqué des cas très difficiles auxquels ils sont ou ont été confrontés, à cause de refus d’application de la loi. Les limites des soins palliatifs apparaissent clairement aussi, tant par le film que dans la forme des plaidoyers de leurs professionnels.

La nécessité de la prise en charge par les citoyens eux-mêmes de leur santé et de leur fin de vie a été exposée par plusieurs intervenants. Ce film contribue à poser le problème de l’évolution nécessaire de la législation sur la fin de vie, comme l’a évoqué la Sénatrice Dominique Gillot.

Il démontre enfin l’impérieuse nécessité qu’il y a à faire appliquer la loi, aujourd’hui comme demain.

Je vous encourage très vivement à voir et enregistrer ce film, dont vous trouverez le synopsis à la page 93 du n°3238 de Télérama.


Daniel Carré
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