COUVERTURE DÉPENDANCE

Les quatre verrous à faire sauter

Par SABINE GERMAIN

source : http://www.argusdelassurance.com

DÉMOGRAPHIE Les assureurs n’ont pas attendu la mise en place du cinquième risque pour développer leur offre dépendance : avec trois millions de contrats, la France est dans le peloton de tête des pays occidentaux. Le vieillissement de la population laisse entrevoir une forte expansion de ce marché, à condition de lever une série d’hypothèques : l’évaluation du risque, sa mutualisation, le rôle des entreprises et celui de l’État.

Risque de long terme, soumis à de nombreux aléas, la dépendance reste difficile à couvrir. Les assureurs français ont pourtant pris le dossier à bras-le-corps : depuis le milieu des années quatre-vingt et le lancement de la gamme Saffir par AG2R, pas moins de 3 millions de contrats ont été souscrits. Ce qui place la France dans le peloton de tête des pays développés : seul Singapour a fait mieux en proposant, dès 2002, une couverture quasi universelle.

Le gouvernement ne semble pas avoir renoncé à sa volonté de généraliser la couverture de la perte d’autonomie, avec la mise en place d’un cinquième risque de protection sociale. Reste à en définir les modalités. Le gouvernement a déjà fait savoir qu’il n’était pas question de créer une nouvelle branche de la sécurité sociale et qu’il comptait s’appuyer sur un partenariat public-privé. Mais ses termes précis ne seront probablement pas connus avant le printemps. À condition que la crise financière et l’impasse budgétaire dans laquelle se trouve l’État français ne viennent pas retarder ce chantier…

Pas l’Eldorado, mais un relais de croissance

C’est l’un des nombreux aléas auxquels la dépendance est toujours soumise. Comment tarifer et provisionner un risque aussi difficile à évaluer ? Comment élargir l’assiette de souscription afin de mutualiser le risque et, par voie de conséquence, baisser les tarifs ? Les entreprises vont-elles jouer le jeu en incluant la dépendance dans leurs couvertures collectives de protection sociale ? Quelles incitations fiscales ou financières l’État proposera-t-il aux assurés pour les inciter davantage à souscrire ?

De la réponse à ces quatre questions découlera l’avenir du marché de la dépendance, un marché dans lequel les assureurs veulent voir un relais de croissance intéressant. Même si Gérard Méneroud reste lucide : selon le directeur général adjoint de CNP assurances, « ce n’est certainement pas l’Eldorado qu’on nous annonce. Même si l’on parvient à tripler le nombre d’assurés en dix ans, cela ne représentera jamais (à raison de 300 à 400 E de prime par an) qu’un marché de 4,5 à 6 MdE. Par comparaison, les complémentaires santé pèsent déjà 28 MdE ».

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