Maltraitance financière des personnes âgées : un tabou

Source : http://www.sudouest.fr

Michèle Delaunay, la ministre des Personnes âgées et de la Dépendance, veut mettre le sujet à plat

« Sud Ouest ». La maltraitance des personnes âgées a-t-elle été une découverte pour vous ?

Michèle Delaunay. Non. J’avais dans mes cartons une proposition de loi portant sur la liberté d’aller et venir des personnes âgées dans les maisons de retraite. Je trouve inadmissible qu’en vertu de règlements interne, on empêche quelqu’un d’aller au bistrot après 17 heures, par exemple. Mon projet était de limiter la contrainte au champ médical. Et de permettre aux anciens de s’en affranchir en engageant leur responsabilité. Je savais aussi, au travers de mon expérience de médecin, le caractère diffus et multiforme de cette question. Notamment à l’hôpital, où il n’est pas rare qu’on médicamente un âgé qui gêne ses voisins. Les âgés n’ont souvent plus d’autre arme que la révolte. Révolte contre la nourriture, contre le pied à sérum… Cela se retourne parfois contre eux. Bref, cela n’a pas été une découverte, même si tout reste à faire.

Comment allez-vous aborder ce sujet ?

Il faut d’abord mettre les choses à plat. Le sujet reste méconnu parce qu’il touche à l’intimité de la vie des familles. On estime à 600 000 le nombre des personnes âgées maltraitées. Cela reste flou. Il faut donc nous mobiliser, en incitant notamment les gens à signaler des cas en appelant le 39 77 (lire ci-dessus). L’information et la prise de conscience sont essentielles. Pour aller dans ce sens, je réfléchis à une meilleure incarnation du sujet par la création d’un « défenseur des âgés », par exemple. Et par la réactivation de structures en sommeil, comme le Comité national de lutte contre la maltraitance, commun au grand âge et au handicap.

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