La grande majorité des services à domicile ont un statut juridique associatif. Au sein de ces associations il existe des bénévoles. Tous ne sont pas adhérents, la cotisation n’étant pas, en effet, obligatoire. Certains, plus engagés que d’autres, plus courageux ou plus…ambitieux, sont administrateurs. Elus par l’assemble générale, instance souveraine, ils constituent un conseil d’administration et élisent à leur tour un bureau : président, secrétaire, trésorier. Ces administrateurs sont élus pour un certain nombre d’année. Aucune limite n’existe. Ainsi, rien n’empêche les administrateurs d’être élus à vie. Ne pensez pas que cela n’existe pas, vous vous tromperiez. Ils ont souvent pour nom « les membres fondateurs » et sont automatiquement membres du Conseil d’administration. Certaines associations inscrivent, pour éviter les dérives, dans leurs statuts un âge limite : dans un sens (plus de 15 ans) comme dans l’autre (moins de 70 ans).

Définition

Mais, au fait, c’est quoi un bénévole ? Il semblerait qu’une seule petite définition existe dans un document du Conseil économique et social. Ce dernier a en effet publié un document intitulé « L’essor et l’avenir du bénévolat, facteur d’amélioration de la qualité de la vie » présenté par Marie-Thérèse CHEROUTRE en Juin 1989. Selon ce document « on peut définir le bénévole comme celui qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial » (Attention, certains sites internet citent par erreur un autre document du Conseil économique et social daté de 1993 présenté par la même personne).

Toute personne qui a travaillé ou qui a été bénévole au sein d’une association a rencontré, un jour ou l’autre, une difficulté plus ou moins importante avec l’une des deux catégories. Les rapports entre le bénévole et le salarié ont posé, posent et poseront toujours des problèmes de répartition du « pouvoir ». Plus les associations de services à domicile sont importantes et plus ses soucis apparaissent. Elles doivent donc jongler entre :

  • un nombre important de salariés qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler au sein d’une association ou qui connaissent peu le bénévolat,
  • et un nombre de bénévoles, pas forcément important, pas forcément formés à la gestion mais qui sans eux, l’association ne serait plus …..une association.

Ces associations ont aussi parmi les bénévoles des catégories bien différentes :

  • des bénévoles sans ressources avec le souci de savoir si on peut être en même temps bénévole et bénéficiaire, sachant que le bénévolat est ouvert à tous, théoriquement,
  • des bénévoles avec des problèmes psychologiques, ce qui peut être fâcheux lorsque l’association a une activité de « proximité » comme l’aide à domicile. D’autant plus que les personnes aidées par l’association sont des personnes fragiles pour la plupart. Il est parfois difficile de gérer ces personnes pour qui l’association est le dernier endroit où ils peuvent être utiles.

 Du côté des salariés, les catégories sont toutes aussi nombreuses :

  • les CDD,
  • les CDI,
  • les contrats aidés,
  • les intérims,
  • les …stagiaires.

Ainsi, l’association a en son sein des bénévoles et des salariés avec des attentes et des demandes extrêmement différentes comme une recherche de valorisation, une insertion sociale ou tout simplement un salaire pour vivre. Aussi, il n’est pas étonnant, que parfois, en raison de ces attentes et besoins différents, des tensions se créées au sein de l’association pouvant aller au « clash ».

Laurent GIROUX