L’accès des Français aux services à domicile dépend de la fiscalité

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La FESP a demandé à l’Ifop de réaliser une enquête auprès des Français afin de cerner leurs intentions et réactions en cas de modification du cadre fiscal applicable aux services à la personne. La très grande majorité des Français souligne que la fiscalité actuelle favorise l’accès aux services au plus grand nombre d’entre eux.

Dans un contexte de crise économique et sociale particulièrement tendu pour un grand nombre de Français, une forte majorité des personnes interrogées attestent qu’en dépit des avantages fiscaux y afférents, recourir aux services à la personne nécessite de faire des concessions sur d’autres postes budgétaires au sein du foyer. L’éventualité d’une hausse de 10 % du prix de l’heure conduirait une part très importante d’utilisateurs de services à la personne à renoncer à y recourir. Ce résultat pose la question de l’impact économique de la diminution des avantages fiscaux en direction des utilisateurs de services à la personne.

Hausse de la fiscalité = renoncement aux services

Pour une très forte majorité des personnes interrogées, la dimension financière si elle ne constitue pas un obstacle rédhibitoire pour recourir à ces services à la personne, nécessite de faire des choix par ailleurs pour pouvoir les intégrer dans le budget des foyers. Pour 68 % d’entre elles en effet, ces services sont jugés « financièrement accessibles mais imposent de faire des choix dans son budget ». Toutefois, seuls 4 % des interviewés jugent ces services « financièrement accessibles à tous », contre plus du quart 28 % qui partagent un point de vue strictement opposé en considérant qu’ils sont au contraire « financièrement inaccessibles ».

Comme précédemment cette perception de l’accessibilité « financière » des services à la personne varie selon l’âge et le milieu socio-professionnel. Tandis que les personnes âgées de 65 ans et plus et les professions intermédiaires se prononcent davantage en faveur de l’idée de services qui seraient à la portée de tous sous réserves de le prévoir dans son budget initial, en revanche, les personnes appartenant aux tranches d’âges intermédiaires (les 35-49 ans notamment ; 38%) et les catégories socio-professionnelles plus modestes (40% ; au premier rang desquels les ouvriers -47%), des segments particulièrement exposés à la crise économique et sociale, y voient un réel obstacle économique.

Les foyers les plus modestes seraient les plus touchés

Confrontée à une hausse de 10% du prix de l’heure, seuls 14% des Français ayant déjà recouru aux services à la personne se déclarent tout à fait certains de ne pas changer leurs habitudes, 44% se montrant moins affirmatifs en se positionnant sur le « Oui, probablement » de l’échelle de réponse.

Dans le détail, les catégories socioprofessionnelles les plus modestes, qui soulignaient déjà plus que les autres l’inaccessibilité financière de ces service, s’avèrent particulièrement nombreuses à être freinée par une telle hausse (68 % ; 60 % au sein des ouvriers et 72 % chez les employés). Les classes d’âge intermédiaires (65% pour les 25-34 ans et 60% pour les 35-49 ans) partagent également très majoritairement ce jugement.

Plus globalement, la part des personnes ayant recours aux services à la personne se déclarant prête à y renoncer en cas de relèvement du taux horaire, quoique minoritaire n’est pour autant pas négligeable, surtout si l’on se place dans une logique d’extrapolation (42%, soit 15,5 % de l’échantillon global).

Outre ces perceptions, près de neuf Français sur dix s’accordent sur le fait que « la fiscalité applicable aux services à la personne doit permettre au plus grand nombre de Français d’en bénéficier » (89 %, dont 43 % sont même « tout à fait d’accord »). Parmi les personnes qui adhèrent particulièrement avec cette idée, on trouve les personnes de plus de 50 ans et celles qui ont l’habitude de faire appel à ces services pour leur foyer.

Cliquez ici pour visionner l’interview de Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’IFOP

Fichiers attachés:  Sondage Ifop pour la FESP : "quel impact des mesures fiscales pour les Français?"