Lettre ouverte à Mesdames Michèle Delaunay, Ministre chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie et Marie-Arlette Carlotti, Ministre chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion

Mesdames les Ministres,

1/3 des Français auront plus de 60 ans en 2035 dont 1,7 million seront dépendants

Exigez la transparence de la dépendance !

La nécessaire réforme de la dépendance, que vous avez décidé de lancer, passe par un appel préalable à l’engagement de transparence des acteurs du secteur. Les Français ont le droit de savoir et de comprendre comment seront gérées les sommes importantes qui devront être mobilisées auprès des contribuables et des familles.

La transparence de la réalité

Chaque Français a le droit de savoir.

À l’heure où les dépenses pour la dépendance atteignent déjà 35 milliards d’euros :

Les Français doivent savoir que le secteur de la dépendance à domicile est un puissant levier d’emplois et de développement de nouvelles filières économiques. Ces dépenses sociales doivent aussi se transformer en investissements.

À l’heure où la mise à contribution des Français semble à nouveau inéluctable dans un avenir proche :

Les Français doivent savoir qu’il faut exiger de tous les organismes privés et publics de ce secteur une même transparence totale sur l’utilisation des sommes allouées et des prix pratiqués. Rendez transparent, Mesdames les Ministres, le décryptage de ces prix.

À l’heure où plus de 75 % des Français pensent qu’il faut favoriser le maintien à domicile(1) :

Les Français doivent savoir qu’il existe beaucoup de possibilités d’améliorer l’autonomie et le bien être des personnes dépendantes par une meilleure optimisation du rapport qualité/prix des prestations offertes. La perte d’autonomie des personnes dépendantes n’est pas une fatalité.

La transparence des responsabilités

Chacune des parties prenantes doit assumer ses responsabilités.

La responsabilité des Pouvoirs Publics pour :

Contrôler et comparer les organismes sur le rapport entre le prix pratiqué et la qualité du contenu des prestations fournies,

Contrôler le niveau de professionnalisme des intervenants aidants,

Contrôler la traçabilité des aides accordées aux familles,

Contrôler la lisibilité et l’équilibre des clauses de contrats des assurances et mutuelles.

La responsabilité des organismes publics et privés pour :

Rendre compte de la professionnalisation de leurs intervenants aidants,

Rendre compte de la rigueur de gestion de leur organisme,

Rendre compte de la qualité du contenu de leurs prestations.

Il faut une réelle volonté politique pour professionnaliser le secteur et mieux aider un plus grand nombre de personnes.

Après avoir fondé l’Association Nationale pour la Bientraitance, nous nous engageons aujourd’hui dans la création d’un organisme professionnel pour la transparence de la dépendance.

Pierre-Yves CHAMLA

Président de BIEN À LA MAISON,

Organisme privé d’aide à domicile

(1) Baromètre de la dépendance Ocirp, Le Monde, France Info février 2013.