Les « seniors » n’ont que faire de la fierté, ils veulent l’égalité.

A propos de la « marche bleue »

octobre 2013 par Jérôme P.

Source : http://www.jerpel.fr/spip.php?article321

La « marche bleue », késaco ?

C’est une opération, dont la première avait lieu le dimanche 20 octobre 2013, imposée par la « ministre déléguée aux personnes âgées », pour répondre à son désir qu’il y ait une « age pride » où plein de seniors montreraient leur « fierté de l’âge ».

A Paris, en ce dimanche 20 octobre donc, ils étaient… une trentaine !

Bref, un ratage retentissant.

Qui témoigne synthétiquement de plusieurs choses :

d’une part qu’il ne suffit pas qu’un ministre souhaite tout d’un coup que des gens soient fiers de quelque chose pour qu’ils le deviennent ;

d’autre part que pour une majorité de gens, l’âge qu’ils ont est l’âge qu’ils ont, et qu’il n’est ni cause de honte ni cause de fierté.

enfin, qu’on n’attrape pas les « seniors » avec une opération politico-médiatique totalement artificielle : les « seniors », selon leur situation, n’ont que faire de la fierté. Ils veulent l’égalité.

Les retraité-e-s veulent une société qui cesse de les considérer comme des rebuts dès lors qu’ils ne sont plus productifs – et comme des charges dès qu’ils subissent des maladies ou des handicaps.

Les retraitées (une sur trois vit sous le seuil de pauvreté), dont la pension moyenne oscille autour de 900 euros, veulent une société qui cesse de traiter les femmes à la retraite encore moins bien que les hommes à la retraite.

Les plus de 60 ans qui se retrouvent en situation de handicap veulent une société qui les aide à y faire face exactement comme elle aide les moins de 60 ans à y faire face.

Et, globalement, les citoyennes et citoyens âgé-e-s veulent une société qui les considèrent comme des citoyens et qui cesse de profiter de leur âge pour les traiter moins bien que les autres.

Bref, bien loin des « marches bleues », ils veulent surtout qu’on arrête de les faire marcher.