La Haute Autorité de santé préconise une réforme en profondeur
de la prise en charge des affections de longue durée. Elle serait plus
sélective. Huit millions de personnes sont concernées.

La prise en charge des affections de longue durée (Ald) pourrait
être sérieusement écornée dans les mois à venir. La menace plane depuis
longtemps déjà, mais elle se précise avec la publication, en décembre, d’un
avis de la Haute Autorité de santé (Has) qui préconise une réforme en
profondeur du système. Les affections de longue durée sont des maladies
chroniques (cancer, diabète, troubles cardiaques, etc.) qui imposent un suivi
médical prolongé et des soins coûteux. Les personnes qui en sont atteintes
bénéficient, actuellement, d’une prise en charge intégrale des frais de
traitement directement liés à leur Ald. Trois scénarios de réforme sont
évoqués. Le premier envisage une « simple actualisation médicale des
critères actuels », et donc peu de changement. Le deuxième va un peu plus
loin et suggère le retrait de certaines maladies de la liste des Ald (il y en a
actuellement une trentaine) et la restriction du périmètre d’admission en Ald,
réservant cette possibilité aux « situations de gravité clinique
avérée ». Le troisième scénario, qui a visiblement la préférence de la Has,
conseille le maintien en l’état des critères dans l’attente d’une réforme
d’ensemble en lien avec la mise en place d’un bouclier sanitaire. Ce dispositif
– dont l’un des auteurs, Raoul Briet, est membre de la Has – propose de
légaliser et de plafonner le reste à charge des assurés sur la dépense de soins
remboursables, un reste à charge éventuellement calculé en fonction des
revenus.

De nombreuses associations se montrent réservées et craignent
qu’une non-prise en charge conduise une partie des patients à négliger leur
traitement dès le déclenchement de la maladie, ce qui pourrait entraîner des
complications qui finiront par coûter plus cher à la Sécurité sociale.

 

http://www.viva.presse.fr/La-prise-en-charge-a-100-menacee.html

Didier
Berneau